LE T.G.V. EN VAUCLUSE EN 1920!

 

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LE T.G.V. EN VAUCLUSE EN 1920!...

Le T.G.V. en Vaucluse en 1920? Non je n'ai pas perdu la raison... Allez, c'est vrai j'exagère un peu... Voire... Si la ligne imaginée à l'époque entre Avignon, Pertuis et au delà vers Nice, avait été construite, c'est un train électrique qui aurait circulé dessus... Bien plus rapide et efficace que les trains à vapeur les plus rapides de l'époque...

C'était il y à presque 90 ans... Et aujourd'hui on étudie une ligne de T.G.V. "Côte d'Azur"... Presque sur les traces de cet ancien projet...

Retour en arrière.....

Le 31 mars 1921 l'administration transmet au P.L.M. le voeu de la chambre de commerce de Nice de création d'une ligne reliant côte-d'Azur et vallée du Rhône.

Le 30 avril suivant le P.L.M. présente un projet de ligne Avignon-Nice via Pertuis et Les Arcs. Cette ligne, si elle était construite, permettrait un gain substantiel de 84 kilomètres d'Avignon à Nice et doublerait la ligne côtière existante (susceptible d'attaques maritimes en cas de guerre).

Comme à chaque fois que cela ce produit, entre la proposition des projets initiaux et la mise en place des premières études sérieuses, les temps de réaction sont assez longs et parfois certaines réactions plutôt vives... Le 3 février 1922, le P.L.M. demande l'approbation de son projet et sa mise à l'enquête...

Un an plus tard, la chambre de commerce du Vaucluse relance ce dossier quelque peu en sommeil et réclame à la Cie. une décision définitive. En effet, les communes d'Aix en Provence et Chateaurenard n'ont de cesse de proposer des variantes de tracé permettant de faire aboutir le raccordement de cette ligne nouvelle, non à Pertuis, mais à Aix. Diverses tentatives sont faites pour forcer la décision dans ce sens, malgré le choix originel auquel le P.L.M. semble le plus attaché. Les pressions sont d'une telle virulence que la chambre de commerce vauclusienne doit envoyer une délégation auprès de M Le Trocquer, ministre des travaux publics, en juin 1923 et provoquer une importante réunion.

Cette assemblée, constituée de maires, sénateurs, représentants des diverses chambres de commerce, discute du projet proposé par le P.L.M. (Brochure avant projet PLM du 26/10/1921. A.D. Vaucluse Ligne Avignon/Nice). On imagine même que la proposition initiale de ligne Avignon-Pertuis-Nice, soit en traction électrique!!! (Coût estimé 300 millions de Fr.). Du T.G.V. avant l'heure. Elle permettrait d'éviter le rebroussement systématique des trains à Marseille et économiserait 82 kilomètres de Grenoble et les Savoie, vers Nice.

Il "suffirait" de mettre à deux files de voies la ligne existante jusqu'à Pertuis et de construire les 91 kilomètres restants. Par contre le tracé proposé par les Aixois, serait plus long et traverserait une région plus accidentée. Il est donc évident que le tracé par Pertuis serait le plus efficace et le plus économique et qu'il mettrait la Côte d'Azur à 263 kilomètres d'Avignon, dont 172 déjà existants... Et pourtant, alors que tout le monde semble avoir reconnu les mérites de cette version, M Chéron, ministre de l'agriculture relance la polémique.


Carte comparative des tracés par Pertuis (rouge) et Aix en Provence (bleu)....
( A.D. Vaucluse. )

Lors d'une visite à Chateaurenard il réclame aux autorités, lors d'une allocution, de faire étudier un autre tracé (sous entendu par les Bouches du Rhône... Salon-Aix)... Celà déclenche de vives protestations Vauclusiennes... Le P.L.M. accepte malgré tout les études pour un second tracé.

"L'enlisement" du dossier... 

Puis le temps semble s'écouler en vaines conjectures... Finalement, le 26/07/1926 le ministre décide d'interrompre les études en cours. Elles reprennent en mai de l'année suivante... Cédant à la pression, on fait étudier divers tracés, Avignon-Pertuis-Nice et Avignon-Salon-Aix-Brignoles-Nice. Puis se déroule l'enquête d'utilité publique entre les 150/07 et 15/08/1927. Elle qui ne soulève pas de remarques et objections particulières.

La commune de Pertuis et le département doivent fournir les terrains nécessaires à l'élaboration de la plate-forme (5 Ha sur Pertuis. Coût 150 000Fr partagés entre la commune et le département. (RADICAL du Vaucluse, Juillet 1927 A.D. Vaucluse).

Les chambres de commerce n'ont de cesse de réclamer l'exécution rapide du projet... Pourtant les Aixois ne désarment pas et font valoir que le tracé passant par leur commune serait à même de fournir au rail des tonnages plus élevés (On estime que Chateaurenard (10 000 hab.) pourrait expédier 100 wagons de fruits par jour, que les villes traversées d'Aix ( 30 000 hab.), Trets (3 000 hab.) et Brignoles (5 000 hab.) pourraient à elles seule fournir un trafic important, notamment de lignites et bauxites...). Doit on reconsidérer le projet? Se demande le journaliste du RADICAL en septembre 1927...

Pour faciliter le financement... Et faire basculer la décision en leur faveur... Diverses localités vauclusiennes ainsi que la chambre de commerce votent des budgets spécifiques.... Tout en proposant au passage des améliorations des installations déjà existantes (Subventions de 1 000 Fr. pour Le Thor, Gadagne, Cheval-Blanc, Mérindol, Lauris, Cadenet, Villelaure. Subvention de 10 000 Fr. pour L'Isle sur Sorgue + 5 000 Fr. mais accompagnés de la demande de suppression du P.N. de la route de Cavaillon, de 40 000 Fr. pour Pertuis, de 15 000 Fr. pour Cavaillon qui en profite pour réclamer des aménagements de la gare, de 300 Fr. pour Morières et enfin de 50 000 Fr. pour la chambre de commerce).

Ne pouvant obtenir le consensus entre les diverses parties, l'administration doit recourir à une commission interdépartementale. Lors de la séance du 18/06/1928 la dite commission entérine par 28 voix contre 2 le choix du tracé initial. En octobre 1928 le dossier est enfin bouclé mais la question du financement pas encore réglée. La loi impose aux départements de financer l'achat des terrains pour les installations de lignes nouvelles. Pas de problèmes majeurs en Vaucluse (et pour cause, beaucoup de kilomètres de lignes sont déjà construits et diverses communes ont apporté leur contribution). Il en va tout autrement dans le Var, qui doit supporter la quasi-totalité des constructions nouvelles... Et qui tente de répartir "plus largement" la dépense sur ses voisins... Le P.L.M. poursuit activement ses investigations.

Le 15/01/1931, un projet de loi relatif à la déclaration d'utilité publique est déposé. Le 23 janvier suivant la concession définitive est accordée au P.L.M.. La Cie étudie en parallèle, dans le souci d'amélioration de la desserte ferroviaire de la région, la mise à voie normale du réseau à voie métrique exploité par les chemins de fer de la Provence.

La mort du projet... 

Rien n'est encore acquis... Coup de théâtre! En 1933, la chambre de commerce de Marseille refuse tout net que la ligne passe par Pertuis!!! Pourtant la gare Marseillaise est au bord de l'asphyxie. Le projet Aixois est remis sur le devant de la scène... Projet qui obtient, à priori, un accord des chambres de commerce de Gap, Digne et de l'Isére. Projet qui, finalement, à bien failli être accepté par M Daladier. Les "finances" n'ayant pas suivi les décisions officielles, le projet est à nouveau laissé en suspens le 31/12/1934... Il ne s'en relèvera pas. Il est finalement définitivement abandonné...



17/01/2008
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