LES PASSAGES A NIVEAU

"LES PASSAGES A NIVEAU"

 

AVIGNON
Du passage à niveau... aux rotondes.

  Elles ne sont pas nombreuses, les gardes-barrières, à Avignon. Mme Queyranne, dont le mari est employé à la S.N.C.F. a, douze heures par jour, le souci du passage à niveau de Saint-Chamand Fontcouverte. C'est un métier dur, à cause des responsabilités, il passe des trains sans arrêt et la route a de l'importance, car c'est là que passent les gros convois. Bien sûr on n'est pas mal ici, lorsqu'on est habitué au bruit des trains et des sonneries. Mais nous somme isolés. Pour le pain, c'est M Bourdier qui fait la tournée des quartiers de la Coupe d'Or, de Saint Chamand et du chemin du moulin Notre-Dame, qui le livre. Pour la boucherie, on va aux rotondes. La Casino passe une fois par semaine. Les autres courses, on les fait à cyclomoteur. Mon fils aîné (26 ans) travaille au Pontet, il a sa moto. L'avant dernier va au Lycée en vélo. Celui qui m'inquiète le plus, c'est le dernier qui n'a que dix ans et va chaque jour en classe aux rotondes à pieds. Je ne peux tout de même pas lui donner un vélo à son âge!

LE PROVENçAL avril 1957 (dans le cadre d'une série d'articles sur les quartiers d'avignon)


 

UNE HEUREUSE REALISATION DEPARTEMENTALE
Cinq passages à niveau équipés de signalisation automatique lumineuse avec demi barrière.

  "y a toujours un passage à niveau" chantaient Pilis et Tabet dans le film: "prends la route", symbolisant au propre comme au figuré, ces croisées de chemins ferriviaires et routières qui ont sans cesse provoqué de sérieux arias et souvent de tragiques accidents.
Ces points de rencontre du rail et de la route, constituent problème qui a pris naissance à l'aube du progrès et qui, malgrés la marche en avant de la découverte ne se rédoud que très lentement.
Supprimer les passages à niveau? D'accord, mais...
Tout le monde est d'accord pour supprimer les passages à niveau et il n'est pas un programme électoral où cette question ne figure en bonne place.

Mais cette élimination demeure une opération lente et progressive et si l'on a pu faire disparaître certaines de ces barrières particulièrement meutrières sur certaines grandes voies de communication (comme il y a deux ans celui du Pontet), il est difficile d'éliminer d'un seul coup tous les autres. D'autant plus que l'édification d'une banquette destinée à faire passer la route au dessus de la voie ferrée, représente des cents et des mille et de telles dépenses sont le plus souvent par trop lourde, étant donné que de grands programmes de construction, d'adduction d'eau et autres, sont presque toujours entrepris parallèlement par les communes.

Par les petits chemins

Donc, les passages à niveau demeurent et risquent de demeurer de longues années encore, notamment sur les chemins communaux où ils sont tout aussi dangereux, malgré la moins grande circulation et, peut être même, à cause de celà. Car en Vaucluse, par exemple, il est certaines petites routes qui se perdent dans les vignobles et au moment où l'on s'y attend le moins, crac, un passage à niveau. J'ai écrit crac pour décrire le coup de frein, sinon boum eût été plus indiqué. Pour parer à ce danger, la S.N.C.F. a fait quelque chose en l'occurence, la récente naissance des passages à niveau non gardés à signalisation automatique lumineuse avec demi barrières.
Ce système a été inauguré l'été dernier à titre expérimental dans la Lozère et, peu à peu, sur tout le réseau français, on a aménagé ces nouveaux passages à niveau. Il y en a déjà cinq dans notre département. Allons voir l'un d'eux par exemple, le N°11 sur le chemin vicinal n°19, le Thor à l'Isle/Sorgue, qui est coupé par la ligne Avignon Miramas par Salon.

Un ingénieux dispositif.

Ici quelques notes explicatives que nous a données M Marius Baume, Ingénieur chef de section voie à la S.N.C.F..
Les dispositifs de signalisation automatique lumineuse comportent essentiellement une pédale d'annonce qui actionne un système de fermeture, deux boites à feux, deux demi barrières, une sonnerie à forte sonorité, actionnée seulement pendant l'abaissement des demi barrières et une pédale de réarmement qui annule les feux rouges et fait relever les demi barrières.

  Le chemin vicinal N°19 est comme le petit chemin qui sent la noisette que chanta Mireille. Voici les deux boites à feux et la maisonnette du garde barrières, une charmante jeune femme au joli corsage à carreaux... Décidément tout nous rappelle aujourd'hui la poésie des chansons de Mireille et Jean Nohain.
Avec son drapeau, sa p'tit trompett, son grand chapeau, son joli corsage à carreaux, ell' fermait l'passage à niveau... Mais cette garde barrières ne garde plus la barrière et, après un sourire retourne à son fricot. Il n'y a plus ici, le grand ratelier blanc et rouge, mais deux mignonnes demi barrières en chicane.

Un train qui passe.

Voici une fumée à l'horizon. La sonnette se met à tinter, les feux clignotants entrent en action, les demi barrières s'abaissent docilement. Le train est à 750 mètres. Même si c'est un grand rapide, on a eu largement le temps de passer et les deux demi barrières étant en chicane, si par extraordinaire une automobile se trouvait arrêtée sur la voie, elle pourrait aisément s'en sortir. De plus les demi barrières sont en bois, assez mince et seraient assez faciles à briser en cas d'extême rigueur.

Le train s'approche, il passe, il est passé. Quand le dernier wagon à franchi le passage à niveau, quand le convoi montre ses feux rouges, la pédale de réarmement agit automatiquement. Les clignotant srouges s'éteignent, les barrières s'élèvent.

Le Maximum de sécurité.

Il n'y a pratiquement aucun danger. Seuls parfois, les gens pressés essaient de passer quand même dans les chicanes desdemi barrières baissées. Mais il y aura toujours des éléments de liberté et ce n'est pas pour rien parapets sont appelés "garde fous".
Nous disions qu'il y a 5 passages à niveau ainsi équipés en Vaucluse, représentant la première étape d'un plan complet.
Trois sur la ligne d'Avignon à Miramas par Salon, le 11, le 13, tous deux barant le chemin vicinal n°19 et le N°14 sur le C.V. 14. Deux, enfin, sur la route de Cavaillon à Pertuis, le n°33 coupant la R.D. 139 à Cadenet et le N°37 coupant le C.V. 2 à Villelaure. Il y en aura bientôt d'autres en Vaucluse, mais il y aura certainement moins d'accidents.

JM ALIBERT

LE PROVENçAL 6/4/1957.


 

Automobilistes soyez raisonnables
Ne "tirez" pas sur la garde barrières du passage à niveau de la route d'Avignon!

Si la gare de Carpentras ne possède en fait que le nom depuis 39-40, en ce qui concerne les voyageurs, elle demeure néammoins une gare importante quant au trafic des marchandises.
Aussi, sur la route nationale 542 qui relie Carpentras à Avignon il existe un passage à niveau gardé que l'on peut voir fonctionner tous les jours puisque neuf trains montent ou descendent et dix manoeuvres quotidiennes obligent les usagers de cette route à regarder "passer le train".

Nous avons pu voir des automobilistes impatients, bruyants, des cyclistes oublier qu'il y a des portillons et pour passer plus vite soulever les filets du pylone qui se trouvent au travers de la route lors du passage d'un train. Les convois en provenance d'Orange sont signalés à leur passage en gare d'Aubignan qui est à 12 minutes de Carpentras et 7 minutes après, les barrières doivent tomber. Alors, 5 minutes de patience! Quant aux manoeuvres, la fermeture des barrières s'effectue sur les ordres du brigadier de la compagnie qui, d'ailleurs, ne laisse pas la circulation coupée plus de dix minutes. Il n'en a pas le droit.

Carpentrassiens pressés, au lieu d'accélérer lorsque vous voyez les barrières qui se baissent, d'invectiver la garde barrières, tout en lui offrant un concert de klaxon dont elle se passerait bien... prenez l'avenue Paul Seymard et par l'avenue J.H. Fabre rejoignez la route d'Avignon... Et souvenez vous que la garde barrières n'est qu'un agent exécutif. La prendre pour la tête de turc n'y changera rien.

André Cézanne.

LE PROVENCAL 19 septembre/1958 AD VAUCLUSE


Liaison ferroviaire Avignon-Carpentras : le casse-tête du passage à niveau

On a creusé le problème dans tous les sens, on a du mal à imaginer une solution simple!" Un casse-tête insoluble, c'est ainsi qu'on pourrait résumer le problème que pose la réouverture de la ligne de train Avignon-Carpentras, pour la zone d'activité de Carpentras. Le chargé de mission de Réseau ferré de France (RFF), Ivan Rascle, a présenté ainsi, lundi soir, la situation, lors d'une réunion organisée par Carpensud à l'intention des chefs d'entreprise installés autour de l'avenue des Marchés.

En cause, un passage à niveau -le douzième de la liaison Sorgues-Carpentras- que RFF envisage de supprimer, comme la loi le préconise. Pour l'aménageur des voies ferrées, il cuimule tous les handicaps: il coupe une voie à fort trafic routier (7800 véhicules/jour), c'est une voie unique, à proximité d'un giratoire et à 800m de la future gare SNCF.

Cette suppression entraînerait la coupure en deux de la zone, créant une impasse au chemin de Patris. "L'avenue des Marchés est la plus grande artère de Carpentras d'un point de vue industriel, vous êtes en train de la couper, il faut trouver une autre solution", a résumé Richard Gontier (transports Vincent et délégué de la CCI). Pierre Vincent, président de Carpensud, a renchéri: "C'est le poumon économique de Carpentras, un lieu de vie, des échanges commerciaux, un tissu de professionnels. C'est essentiel de pouvoir maintenir une liaison entre le nord et le sud". Puis il a demandé : "Que proposez-vous aux entreprises pour lesquelles il existe une clientèle de passage?".

La solution d'un trafic dévié par la rocade sud-ouest n'a pas satisfait les participants, estimant qu'elle allongeait les parcours et faisait perdre de la clientèle. Tout au long de la réunion, des propositions ont fusé. Le passage des trains à faible allure jusqu'après le passage à niveau pour qu'il soit maintenu? Le passage annoncé de 40 trains de voyageurs entre 6h et 21h occasionnerait bouchons et risques d'accidents lors de la fermeture des barrières.

Des mesures compensatoires (publicité au bénéfices des entreprises "lésées", agrandissement du gabarit du pont du cimetière) en cas de suppression? RFF attend des propositions. L'enterrement de la ligne au droit de la zone? Solution coûteuse pour laquelle une étude des sols est nécessaire. Création d'un pont? Cette dernière éventualité a été envisagée par RFF. Mais selon Ivan Rascle, "la voirie est étroite, le pont prendrait toute la place de la route et passerait à 7-8 mètres de haut. Il faut compter environ 15M€". Il entraînerait l'expropriation de plusieurs commerces et entreprises et obligerait à faire une rampe de cent mètres de long de chaque côté...

"L'idéal serait qu'on amène les chiffres et on prendra une décision", a proposé Serge Andrieu, adjoint municipal aux travaux. D'ici à la fin de l'année, RFF va s'atteler à rendre une copie sur la solution du pont, avant de revenir vers les entreprises de la zone d'activité.

Christian GRAVEZ (cgravez@laprovence-presse.fr ) 27/10/2010


Althen-des-Paluds : un pont ou un passage inférieur pour la voie ferrée ?

Une réunion de concertation a eu lieu samedi matin près du passage à niveau Chose promise, chose due. Début décembre, lors de la réunion publique de concertation, les responsables du projet de réouverture de la ligne voyageurs entre Avignon et Carpentras s'étaient engagés à venir à la rencontre des riverains du passage à niveau situé route de la forêt, au nord de la commune. Le projet initial, à savoir la suppression de ce passage et la construction d'un pont enjambant la voie ferrée une centaine de mètres plus à l'ouest, était en effet loin de faire l'unanimité.

Hier matin, donc, Lucien Stanzione a accueilli Ivan Rascle, chargé de projet à Réseau ferré de France, et Anthony Roy, technicien de la Sistra, qui assure la délégation de maîtrise d'ouvrage, le tout en compagnie d'une quarantaine de riverains ou élus. Anthony Roy a d'abord rappelé les grandes lignes du projet de pont, à savoir un ouvrage qui passerait six mètres au-dessus de la voie et coûterait environ 3M€. Les habitants, eux, ont une proposition alternative. C'est Olivier Palayer qui l'a présentée. Il s'agirait, à l'image d'un ouvrage existant à quelques centaines de mètre de là, coté Monteux, de créer un passage inférieur, c'est-à-dire un petit tunnel, à l'emplacement où était prévu le pont. "Plutôt qu'un pont énorme, un petit passage sous la voie serait une solution moins agressive visuellement et beaucoup moins coûteuse", expliquait Olivier Palayer, alors qu'une autre riveraine avançait que "cela permettrait aussi à la faune de pouvoir passer facilement de part et d'autre de la voie".

"Tout est faisable techniquement" Mais il reste évidemment quelques contraintes. On compte une trentaine de foyers du côté nord de la voie, donc quelques agriculteurs. La circulation est très peu dense, bien sûr, mais le tunnel devra être assez haut, au moins 3,50 mètres, pour permettre le passage des engins agricoles. Quant aux poids lourds, évidemment très rares, ils pourraient faire un détour de quelques kilomètres par Entraigues. Dernier problème, l'évacuation de l'eau, dans ce qui serait une petite cuvette, sachant que le quartier est souvent soumis à des inondations.

"Tout est faisable techniquement, expliquait Anthony Roy, mais il faudrait quand même creuser d'environ 3 mètres, prévoir un exutoire pour l'eau ainsi qu'un système de pompage."L'idée ne semble donc pas incongrue. RFF et la Sistra vont étudier cette possibilité. Lucien Stanzione a indiqué que tous les acteurs de la réunion d'hier étaient invités à se retrouver dans un peu moins de deux mois pour faire le point. À suivre, donc.

Nicolas LAVERGNE (nlavergne@laprovence-presse.fr)

La Provence 23/01/2011







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13/05/2011
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