DE LYON A MARSEILLE (LES OPPOSITIONS)

DE LYON A MARSEILLE... LES OPPOSITIONS ET RECLAMATIONS...

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Bien qu'elles aient certainement existé, à l'instar de nombreuses villes et villages, nous n'avons pas trouvé en Vaucluse de traces d'oppositions vives au chemin de fer. Toutefois, il semblerait que, cas isolés, certains propriétaires expropriés aient refusé les indemnités proposées. En 1853 diverses pétitions (du 6/7 et 14 juillet) et une lettre de la Cie. du 16/07 nous confirment que, malgré trois jugements rendus (13 janvier/13 décembre 1852 et 23/03/1853) par le tribunal d'Avignon, certains propriétaires sur les communes d'Avignon, Sorgues, Bédarrides et Courthézon n'aient pas accepté les offres de la Cie.. Ladite Cie., ne souhaitant pas retarder le moment des décisions va accepter l'accomplissement des formalités. Le tribunal de Carpentras nommera donc un jury de seize personnes (+ 4 jurés supplémentaires) pour trancher, définitivement, les litiges. Ce jury, composé de diverses personnalités et d'un certain pourcentage d'expropriés ou de parents d'expropriés, est désigné au début du mois d'août et les premières réunions auront lieu le 20 du mois..

Autre pierre d'achoppement entre la commune de Sorgues, les riverains de la gare et la Cie. restera longtemps le passage à niveau du CV1 de Sorgues à Vedéne. Un problème qui ne sera vraiment réglé que près de... Cent-vingts ans plus tard!!!

Le chemin en question, bien que classé vicinal, possédait à cette époque une circulation aussi intense qu'une route départementale. Il était "le débouché de nombreuses fabriques, la desserte de riches communes et constamment parcouru par des équipages pesamment chargés". Or, au point de sa rencontre avec le chemin de fer, celui-ci se trouvait désormais en remblai. Cela occasionnait de fait la mise en place de rampes d'accès sur le chemin. Dès le début des travaux de construction de la plate-forme de nombreuses plaintes émanent des riverains trouvant pentes et coudes trop raides. Le Conseil Municipal donne un avis similaire dans une délibération du 4/09/1853. L'agent voyer partage lui aussi cet avis, estimant que les rampes et courbes définies sur plans risqueraient, si elles étaient mises en place telle quelles, d'occasionner des accidents. Il propose donc une modification du projet initial: "Les axes des deux alignements du chemin seront raccordés par une courbe en arc de cercle de 200 mètres de rayon suivant lesquelles aura lieu le passage à niveau. Les rampes d'accès à ce passage seront établies suivant une inclinaison de 4 cm/m avec paliers horizontaux de part et d'autre du P.N. de 10 mètres de long." L'ingénieur de la Cie. refuse cette proposition, d'autant que la maisonnette est déjà construite... La décision "définitive", après discussion, est: "Pentes de 4 cm/m, pas de modification des courbes, mais élargissement de la route à 8 mètres et établissement d'un palier de 8 mètres de chaque côté du P.N.. Pas d'objections, par contre, au sujet du pont de la route d'Entraigues, accepté d'emblée. Notons, seulement, que "la chaussée sera empierrée sous cet édifice."

Tout aurait pu se régler ainsi mais, après la construction, le PV de réception définitive, dressé par l'agent voyer le 24/01/1857, fait apparaître que, malgré de nombreuses remarques (20/06/1855...), le passage à niveau n'a pas été construit conformément au projet: La largeur de la route n'est que de 6 mètres au lieu des 8 prévus et, surtout, il n'y a pas les paliers horizontaux de part et d'autre du P.N.! Demande officielle est donc faite de mise en conformité: "Elargissement à 8 mètres et mise en place d'un palier, au moins du côté sud, l'autre côté pouvant éventuellement s'en passer"... Mais tous les travaux réalisés ne donneront jamais totale satisfaction et la municipalité n'aura de cesse de demander que ce passage à niveau soit remplacé par un ouvrage d'art (passage sous rails). Celui-ci ne sera obtenu qu'avec la construction de la ligne de Carpentras. Malgré tout ce point restera encore très imparfait. Il faudra patienter jusque vers les années... 1970 pour que les ponts soient enfin élargis et les chaussées modifiées (celui de la route d'Entraigues aussi)!

Tout au long de l'avancement des travaux de construction et encore quelques années aprés la mise en service du chemin de fer, diverses plaintes et réclamations s'élèvent de propriétaires, expropriés ou riverains. Parmi celles ci avons nous relevé:

Celle émises en 1852 -

  • M. Jean Baptiste Brunel, du Pontet, réclame au sujet d'un chemin coupé par le chemin de fer,
  • M. De Forbin, de Lamotte, réclame des indemnités pour perte de récoltes à cause des travaux,
  • M. Bourrelly, du Pontet, n'est pas satisfait par le morcellement de son terrain depuis la construction du chemin de fer,
  • M. Joseph Tallet, du Pontet, demande également des indemnités pour perte de récoltes,
  • Les habitants de Piolenc sont gênés par l'interception du chemin dit "du Pluvier", ils les disent par l'intermédiaire de la mairie,
  • Quant à la mairie de Bédarrides elle demande à la Compagnie de veiller à la sauvegarde des conduites des fontaines municipales,
  • MM. les fréres Souréliat de Bolléne, se plaignent de l'occupation de terrains, de la suppression du chemin latéral au canal et enfin de l'insuffisance d'un aqueduc sur un canal d'irrigation...

Ainsi que celles émises

en 1853 -

  • MM. Sabon, Bastardy et Coste, d'Orange, contestent les indemnités,
  • La Mère supérieure du couvent de la nativité à Orange dépose une réclamation suite à d'importantes inondations dues, semble-t-il, au manque d'écoulement des canaux depuis la construction du remblais,
  • M. Chabert  est propriétaire au domaine de Brantes, à Sorgues. Il voit sa propriété traversée par le chemin de fer. Il dispose pour la desserte de sa propriété d'un P.N. (428) mais il estime que celui-ci, tel qu'il est aménagé, présente de graves dangers. Il demande donc à la Compagnie de bien vouloir élargir et remettre la route en parfait état de circulation et de munir le P.N. de gardes-fous de maniére à éviter aux voitures de choir dans le fossé... La compagnie refuse tout naturellement d'accéder à cette demande, mais accepte que M. Chabert le fasse... à ses frais...

Quant aux sorguais riverains de la ligne, ils se plaignent de l'interception ou de la modification du tracé de certains chemins. En juin 1853, le conseil Municipal de Sorgues officialise une réclamation des habitants du quartier du Caire. Ceux-ci, malgré les plan déposés en mairie pour les enquêtes d'utilité publique, n'avaient pas compris que la rue "des crémades" allait être coupée et modifiée pour rejoindre le pont de la route de la montagnette. Modification devant entraîner un allongement du parcours de 500 métres, dont une bonne partie en surplomb du chemin de fer. Les chevaux, particuliérement craintifs lors du passage des trains, pourraient alors ruer et entraîner l'attelage en contrebas sur les voies (Ce type d'accident s'est produit à diverses reprises...). Les utilisateurs de cette route et les habitants du quartier (à forte densité de population) vont donc réclamer à la compagnie l'établissement d'un pont... Qui ne sera jamais obtenu, bien évidemment.

Quand au pont prévu, celui là, sur la route de la montagnette, il est l'objet de vives critiques en mai 1853. Il est demandé que sa largeur soit portée à 6 métres, soit la largeur du chemin, et que sa hauteur soit diminuée. Pour une fois les réclamants obtiendront gain de cause.

Celles de 1854 -

  • MM. Jean François Bouvard et André Arnoux, Mme. Ursule Chaminas (Vve. Lauzias) et Melle. Toussey, demandent des dommages à la Compagnie, car leur maison, située à Mornas, menace ruines. Des trous profonds creusés pour la construction du chemin de fer ont miné les fondations. Ce litige est réglé à l'amiable.
  • Le Sieur Etienne marchand de bois en Avignon, il décide de faire lui même justice.. Il bloque le passage sur le chemin de halage aux ouvriers qui travaillent à la digue de défense de Saint Lazare... Mais il semble bien que tout n'est pas simple dans cette affaire, car M Etienne semble occuper une parcelle ne lui appartenant pas et dont il refuse de "déguerpir" (SIC!).
  • MM. Gallet, Gontard, ferand et Boyer, de Mondragon, ne sont pas saisfaits suite à l'interception d'un fossé,
  • M. Hubert Armand, capitaine de cavalerie en retraite à Mondragon, demande au Préfet des réparations suite à des inondations aggravées par le remblais,
  • M. Jean Baptiste Thulle, de Lapalud, n'est pas d'accord sur le découpage et l'occupation d'une parcelle,

Celles de 1855 -

  • M. Jean Deidier, marchand de garance à Mondragon, demande des dommages à la compagnie. Il a perdu un important lot de marchandises qu'il avait entreposées à Orange chez M. Sabon lors d'inondations.
  • M. Tramier de Mondragon, se plaint, quant à lui de dégats occasionnés par les travaux à son terrain...
  • M. Charles Bourges d'Avignon n'est pas satiasfait d'extractions "sauvages" de matériaux sur son terrain,
  • M. Miallon d'Orange réclame au sujet de dommages occasionnés à une source,

Notons qu'en 1855, pour les premiers mois de mise en exploitation, le trafic est tel à Orange, essentiellement à cause du transport des forces armées, que le Préfet doit prendre d'urgence des mesures exceptionnelles pour permettre l'occupation de parcelles. Sur celles ci, situées en amont de la gare, des voies de garages sont posées pour le "service de la guerre". Ces mesures un peu brutales occasionnent des frictions avec les propriétaires expropriés...

Celle de 1856 -

  • M. BRUMOND demande des indemnités à la Cie. car sa maison a été ébranlée par les tirs de mines...

Celles de 1859 -

  • C'est de Sorgues qu'une plainte est émise. M. Vincent Ferrier, adjoint au maire, maître de poste depuis prés de 30 ans, propriétaire de 60 à 80 chevaux de trait, se considére lésé au niveau de ses récoltes de fourrage. Sa récolte n'a pas été convenable par manque d'irrigation, car le fossé de conduite d'au avait été obstrué par le remblai du chemin de fer. Aprés expertise, M. Ferrier est débouté en décembre 1859.

Celle de 1863 -

  • MM. Vilhon et Isnard d'Avignon, évoquent un problème d'écoulement des eaux dans un fossé. Les eaux y croupissent et les infections s'y developpent...

Nous relevons également,

en 1864 -

  • Les plaintes émanent des habitants du village du Pontet. La construction du chemin de fer à nécessité la création de caisses d'emprunt, trous et fossés. Ces cavités se remplissent régulièrement d'eau. Une eau croupissante qui représente un important foyer de nuisances et d'infections. De plus, la Cie. ne semble pas entretenir ni curer ces fossés. Ordre lui est donc donné de faire combler les trous et curer les canaux et ruisseaux devant rester ouverts.

Et les plaintes continuent à apparaître

en 1873 -


  • M. Mége, de Mondragon, voit sa maison lézardée par les trépidations dues au passage répété des convois à proximité...

Et même encore en 1889 -

  • M. Philippe Barretta, de Champfleury, se plaint du passage d'agents de la Cie. sur ses terres. Les dits agents sont chargés des études pour le futur chemin de fer de la traversée du rhône. Sa demande d'indemnités est refusée...

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07/10/2009
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