LE TRAIN DE L'AMITIE...

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...TRAINS DE "GUERRE"... ET ...

Le Chemin de Fer a joué un rôle essentiel durant les guerres... des siècles derniers. Que ce soit pour le transport des troupes, des denrées, malheureusement aussi des déportés, des milliers de trains ont sillonné le pays dans des conditions plus que difficiles. Les hostilités terminées, c'est encore au rail que l'on a demandé un effort inimaginable pour la reconstruction.

Après le train au service de la guerre, le train au service de la paix.

Le chemin de fer durant la seconde guerre mondiale...

Septembre 1939, le plus effroyable conflit du XX eme siècle débute. Ca n'est pas vraiment une surprise. Des dispositions avaient même été prises en ce qui concerne le Chemin de Fer. Un plan minutieux de transports de troupes, d'évacuation préventive de populations et de repli des institutions avait été élaboré par le gouvernement et les services techniques de la toute jeune S.N.C.F..

Il se déroule alors suivant les prévisions.

Les populations de l'Est sont évacuées. Les appelés sont regroupés et conduits vers les frontières avec leur matériel. Une fois les troupes en place le rail assure leur rotation et le transport des permissionnaires.

En Vaucluse, Avignon devient gare de rassemblement. Les permissionnaires y sont regroupés puis expédiés vers des centres de répartition d'où ils sont conduits à destination. De retour de permission ils empruntent le même chemin en sens inverse. Des aménagements de la gare sont effectués. Il faut permettre l'évacuation rapide des soldats, hordes indisciplinées, et permettre la vérification des papiers militaires. La gare miltiare d'Orange tourne à peli régime...

Mais l'offensive allemande de 1940 détruit ce fragile équilibre. Pour faire face, le rail est utilisé au maximum de ses possibilités. Par exemple, les unités africaines débarquées à Marseille sont immédiatement acheminées vers le front. 4 trains/jour pour la 83e Division d'Infanterie, 32 pour la 84e DI, 35 pour la 85e DI et 4 de chars, traversent le Vaucluse...

Les services S.N.C.F. se replient (la gare régulatrice de communication n°6 se replie de Lyon sur Avignon le 18/06). Des convois de réfugiés, chassés par les combats, viennent chercher asile en Provence... Dans une grande débandade...

Le train de la relève...

Puis les armées Françaises défaites, l'armistice est signée...

Le 1 novembre 1942, les armées Hitlériennes envahissent la "Zone Libre" et la Provence. Les premiers trains blindés violent la ligne de démarcation. La S.N.C.F. ne peut s'y opposer et se soumet aux ordres de Vichy. De très nombreux trains de troupes allemandes affluent. Il semble que la gare d'Avignon ait été particulièrement encombrée, voire paralysée, par cet afflux soudain et imprévu de circulations à la destination pas toujours bien définie... L'afflux des trains est tel que le désordre engendré oblige la S.N.C.F. à limiter à 24 trains par 24 heures les circulations vers Avignon et au delà.

Le gouvernement et l'occupant deviennent alors "employeurs". Ils incitent jeunes et chômeurs à partir travailler outre Rhin, moyennant un salaire et des conditions "intéressantes" (non respectées une fois sur place...). On fait appel au volontariat pour "relever" les prisonniers en Allemagne. Les ouvriers partant pour le Reich permettraient le retour de prisonniers "en échange" (le nombre de prisonniers rapatriés est très en deçà du nombre de volontaires). Le train est mis à contribution...

Les 5 premiers "volontaires" quittent la gare d'Avignon le 11/07/42! Le "train de la relève" repasse chaque mercredi . Il n'embarquera à chaque fois que de 20 à 30 travailleurs, en provenance du département. Le 13/11/42, le 500 éme "volontaire" quitte la gare...

Pour couvrir les besoins de l'industrie de guerre allemande des milliers d'hommes "doivent" quitter la France. Les mesures d'incitation n'ayant pas obtenu le résultat escompté, le "volontariat" fait place à la contrainte... C'est ainsi que début 1943, une loi porte institution du "travail obligatoire" pour les jeunes gens âgés de plus de vingt ans. De nombreux jeunes réfractaires au S.T.O. passent à la clandestinité, mais beaucoup d'autres sont conduits par le rail en Allemagne. C'est le 9 mars que le premier convoi s'ébranle en gare d'Avignon. Plusieurs centaines de jeunes requis, désignés d'office, s'embarquent pour l'Allemagne. L'opération se déroule à priori sans incident, sous la surveillance de sentinelles impassibles. Mais de la foule s'élève un cri... A bas Laval. L'Internationale est entonnée par la foule, tandis que sur l'une des voitures quelqu'un a écrit à la craie: Premier contingent d'occupation de l'Allemagne... Pour faire échec aux désertions, les hommes désignés sont "raflés" à leur domicile et conduits sous escorte directement en gare. Le 4 mars 1943, quelques jours avant le départ des premiers S.T.O., une cérémonie Franco/Allemande s'était déroulée en gare.... Les autorités avaient voulu, par ce biais marquer les esprits en soulignant le départ de 1000 éme "volontaire" vauclusien. Parallèlement, les groupes armés commencent à se manifester de plus en plus souvent.

Le 29 mai 1944, le train exposition de la CROIX ROUGE, fait une halte en gare d'Apt. Cinéma gratuit, entrée de la visite 10 Fr. pour les adultes, 3 Fr. pour les enfants.

Les trains de la honte...

Mais le Chemin de Fer est mis aussi à contribution pour assurer le "transport" des juifs et autres prisonniers politiques. Des témoins rapportent, écœurés et honteux, avoir vu passer dans les gares des "trains de bétail humain"... Du 11 au 19/7/42, des officiers SS sont en "tournée" en zone sud dans les camps de Rivesaltes et des Milles. Ils préparent le regroupement des juifs en vue de leur déportation. Le 27, sont posés les "principes" de ce transfert destination Drancy: Circulation via Toulouse ou Avignon. Utilisation de matériel tels que d'anciennes voitures de 3 CL. sans portières latérales.

Des arrestations sont effectuées en Avignon même... Comme il l'est écrit sur un rapport de l'O.S.E. (Œuvre de Secours aux Enfants, financée par une organisation caritative Américaine), il est dangereux pour des juifs de circuler en gare; "Il semble que cette ville soit particulièrement visée. La gare d'Avignon est littéralement devenue un attrape souris. Tous les juifs qui sont assez imprudents pour y passer, sont descendus des trains et envoyés ailleurs (...). Récemment, avec beaucoup de difficultés nous avons réussi à sauver là bas 27 enfants qui devaient passer par la gare et cela a été rendu possible grâce à l'aide de personnes françaises..." Le rail sert encore, au printemps 44, à transporter des ressortissants Anglo-Américains (de sexe masculin de 16 à 75 ans) présents sur le territoire en Zone Sud que Darnand avait décidé de livrer aux autorités allemandes. 2 trains sont mis en route de Nice et Toulouse, via Avignon.

CAMPAGNE DE 1914

Revenons quelques instants le 18/09/44. Une colonne de 700 prisonniers, traverse le village de Sorgues. Commencé 9 jours plus tôt à Bordeaux, leur long voyage à destination de l'Allemagne, réalisé dans des conditions épouvantables, s'est provisoirement arrêté à Roquemaure. Les S.S. en charge du convoi décident de "mettre en route" un train au départ de Sorgues. Leur destination est le camp d'extermination de Dachau. La cohorte de prisonniers rallie Sorgues... à pieds. Malgré la déchéance de ces hommes le long périple parmi les vignes châteauneuvoises, sous un soleil de plomb, les conduit en fin de journée sur le lieu d'embarquement. A Sorgues c'est un convoi de "fantômes" qui traverse la ville Ce convoi sera appelé "le train fantôme"). Tout d'abord choqués, les Sorguais s'organisent pour "ravitailler" les prisonniers et parviennent même à en faire évader quelques uns. Malgré le zèle de tous ces "partisans", l'aide de la résistance locale, une locomotive livrée "avariée" par le dépôt, le train quitte la gare dans la soirée et poursuit sa route. Quelques ultimes évasions se produiront encore en chemin. Malheureusement la plupart de ces "voyageurs" ferroviaires ne reverront plus le sol français, trouvant la mort dans les camps.

Les trains de troupes...

Le Provençal 1949. (A D Vaucluse)

Les autorités allemandes utilisent également les chemins de fer à leur guise et organisent sur le réseau de chemin de fer Français leurs nombreux trains de troupes et de matériel. C'est ainsi qu'un contingent d'un millier d'hommes parvient en gare d'Apt le 8 décembre 1943.... C'est également dans ce cadre que la gare de Carpentras reçoit un jour un convoi de militaires italiens. Soldats dont le chapeau légendaire orné d'une plume n'est pas passé inaperçu en ville... La lecture d'un témoignage de M G Cayssol, nous apprend également le passage et parfois le stationnement de trains de troupes et de munitions en gare de Carpentras. Périodes durant lesquelles les riverains des emprises ferroviaires n'avaient qu'une seule hâte, celle de voir partir ces convois. Il nous fait part également du passage, à diverses reprises, du "train blindé", toujours en mouvement, toujours fuyant, toujours mystérieux... Il nous signale enfin le passage d'un train pour le moins étonnant, le train de détection de l'aviation. Arme secrète, précurseur des radars modernes, il stationnera plusieurs jours dans la capitale comtadine. Surveillé nuit et jour par des sentinelles en armes, entouré de barbelés, le convoi n'était accessible qu'à 2 agents seulement, le chef de gare et M Cayssol. Ce train étant, on l'imagine aisément, fréquemment la cible d'attaques aériennes, c'est avec un grand soulagement que le signal du départ lui a été donné... vers Roanne.

D'autres événements ont eu lieu durant la période d'occupation, sans que nous puissions les dater de façon précise. Nous avons relevé le récit d'un échange de prisonniers (diplomates? Espions? Soldats?) qui s'est effectué à Sorgues. Il s'agissait semble t-il de prisonniers Anglais. Durant cette opération un grand nombre de badauds s'étaient attroupés sur les quais et, alors que le train s'ébranlait, tous se sont mis à entonner le célèbre refrain: "ce n'est qu'un au-revoir..." On note aussi des détournements de circulations ferroviaires de la ligne impériale sur le parcours Orange / Carpentras / L'Isle / Miramas provoqués par des destructions d'ouvrages sur la ligne principale. Ce sont là de très rares incursions de trains rapides tractés par des Pacific sur les lignes secondaires Vauclusiennes. Des convois militaires Allemands transitent également par cet itinéraire, mais durant une très courte période. Ces transferts sont limités par les agissements des réseaux de résistance locale. Notons, par exemple, le passage de convois d'un T.C.O., au nom de code "Mammutaster", qui circule entre Châlons/Saône et Marseille via Cavaillon. Il circule en juillet 1944. Il est composé de 12 trains de chars "Tigre". Le 28, le régulateur de Lyon signale que seulement 7 des 12 trains sont parvenus à Cavaillon, mais qu'il sont refoulés vers Châlons de même que les convois qui sont encore en chemin...

Souvenir de la guerre encore toute proche, un train blindé allemand est exposé en gare d'Avignon fin décembre 1949 (article de journal ci-dessus). Ce train n'est autre que celui qui a servi aux prises de vue du film "LA BATAILLE DU RAIL". Ce convoi possède une histoire peu banale. Capturé aux armées Autrichienne en 1918, il a été repris par les soldats du Reich durant la seconde guerre mondiale et servi à la protection de leurs convois. Il est capturé à nouveau en 1944, par les troupes Françaises à Chagny. Ce train, comprenant en tête et en queue un wagon spécial transportant un canon automoteur, des wagons forteresses, un poste de commandement, un wagon servant de cuisine, des wagons servant de magasin à vivres et à munitions (la locomotive, ce trouve placée au milieu du train) est proposé à la visite au public durant quelques jours... Nous ne savons pas aujourd'hui si ce train a été sauvegardé ou détruit par la suite.

La résistance des cheminots... les derniers cauchemars...

Peu à peu le Chemin de fer devient un enjeu majeur et se trouve pris pour cible par les résistants tout autant internes à la S.N.C.F. que des maquis, mais aussi... Par les aviateurs alliés. "A cause" de la présence d'installations ferroviaires stratégiques, des villes entières, comme Avignon, Pertuis, Orange, sont "martyrisées" par les bombardements de 1944. Les installations sont détruites (et les quartiers environnants également). Le matériel est hors d'usage. Des Hommes perdent la vie... La paralysie gagne toute la France...

L'autorail de la protection civile au mileu des décombres du dépôt d'Avignon après les bombardements de 1944.

Le 21 août 44, le dernier train du service commercial entre en gare d'Avignon... Parti de Nîmes, il a mis 22 H pour arriver! Toute circulation ferroviaire est maintenant arrêtée. Seuls les trains spéciaux allemands se hasardent encore un peu sur les voies ferrées, mais sans véritables chances de circuler.

Le 23, les derniers "bahnoff" (cheminots Allemands) quittent la gare d'Avignon par l'un de ces trains en emportant 5 wagons de prisonniers politiques...

...TRAINS DE "PAIX"...

Le 15 août, les troupes alliées débarquent en Provence. le 24 août elles entrent à Avignon. La Provence est en passe d'être libérée. Carpentras, Cavaillon, Pertuis voient, enfin, le départ des derniers trains blindés Allemands qui y stationnaient encore... Le chemin de fer peut reprendre son rôle au service de la paix.

Le 8 mai 1945, l'Allemagne nazie capitule. L'un des conflits les plus terribles de l'histoire de l'humanité prend fin, tout au moins en Europe. Les années de guerre éloignées, l'activité normale reprend peu à peu ses droits, et chacun revient autant que possible à une vie "comme avant"... Mais le pays et le réseau sont dans un état de délabrement avancé, pis encore que celui laissé par la première guerre. Le chemin de fer a payé un lourd tribut à ces longues années de guerre. Le matériel roulant a été réquisitionné par les armées Allemandes et emporté hors de France, jusqu'en Russie parfois... Le matériel restant est "à bout de souffle" pour celui encore en état de rouler, le reste est irrémédiablement détruit. Les infrastructures, gares, ouvrages d'art sont en grande partie inutilisables. Quant au personnel s'il ne manque pas de courage il est affaibli par ces longues années et réduit en nombre (8 938 morts et 15 977 blessés dans les rangs de la S.N.C.F.). Les finances de la S.N.C.F. comme celle de l'Etat sont exsangues... Mais les cheminots vont s'atteler à cette incommensurable tâche et remettre avec une rapidité exemplaire le réseau en état de fonctionnement. Le rail est le seul moyen de transport de "masse" permettant au pays de se relever de ses cendres.

Le train de l'amitié de passage dans une gare des Etats Unis...

D'autre part, dés la cessation des hostilités, l'état-Major Allié se trouve confronté à un gigantesque problème de logistique; "comment regrouper les troupes Américaines disséminées sur une grande partie de l'Europe, pour les diriger rapidement sur les théâtres des opérations d'extrême Orient ou les rapatrier aux U.S.A.?". Cette formidable opération, essentiellement ferroviaire, doit s'effectuer alors que la S.N.C.F. ne dispose que de moyens fortement amoindris. Pourtant, grâce aux efforts et au dévouement de tous, les "transports de redéployement" sont effectués dans les délais impartis. Entre juin et novembre 1945, la S.N.C.F. met en route prés de 900 trains, pour assurer le transbordement de 900 000 voyageurs! L'un des centres de rassemblement ayant été installé sur Marseille, de nombreuses rames marquées "Allied Forces" ont, selon toute probabilité, emprunté les lignes Vauclusiennes.

La guerre est terminée depuis longtemps, mais 1947 reste difficile en terme de restrictions alimentaires (on utilise les cartes de rationnement jusqu'en 1949!). Aussi, le 23 décembre lorsqu'un train très particulier entre en gare d'Avignon, Il y est reçu par la musique militaire, nombre de personnalités et des enfants. Ce convoi n'est autre que

"le train de l'amitié".

 

Au début, l'idée de ce train est venue d'un journaliste américain Drew Pearson. Il propose au peuple Américain de faire traverser de bout en bout le pays par une locomotive et un wagon. Tout au long de son parcours ce train recueillerait les dons de toutes natures à l'attention des familles européennes. Ce projet, ni conçu ni subventionné par le gouvernement, soulève immédiatement l'adhésion et un enthousiasme sans limite de la part du peuple du nouveau monde. Des américains de toutes régions et conditions s'empressent d'y apporter leur contribution. Ménagères, fermiers, ouvriers, chefs d'entreprises, maîtres d'écoles et élèves, représentants de toutes obédiences religieuses, participent à la collecte. Qui proposant des vivres, qui proposant des présents pour Noël... Le convoi est parti de Los-Angeles. Les Cies. en ont assuré gratuitement la marche, alors que les cheminots ont offert une partie de leur paye! Les syndicats agricoles et les organisations civiques ont, de leur coté, recruté des volontaires chargés de recueillir les vivres dans les foyers et de les transporter en gare. Le syndicat des fanfares s'est également mis de la partie pour qu'en chacune des étapes la musique fut entendue. Gares où, justement, les populations se pressent pour apporter leur contribution et acclamer le train au départ. Des écoliers ont recueilli des milliers de boites de lait en conserve et remis en cadeau une partie de l'argent de leur déjeuner... 10 000 pharmaciens ont rempli un wagon de médicaments. Des agriculteurs de l'Iowa ayant enquêté en Europe sur les conditions d'existence, ont expliqué à chacune des étapes les raisons pour lesquelles la participation de chacun était indispensable. Avant le départ, chacun de signer ou d'inscrire un mot sur les parois des wagons.

3 semaines et 4 800 kilomètres plus tard, le "train" comprend 500 wagons (américains... soit 1500 wagons Européens!) accrochés tout au long du périple. Les marchandises sont embarquées à New-York, avec l'aide du syndicat des débardeurs offrant leur main d'oeuvre. Des navires sont mis gracieusement à disposition par diverses Cies. maritimes. Ils sont réceptionnés au Havre le 17/12 et les marchandises réparties dans divers trains. L'un d'entre eux part pour... Avignon. Il y est reçu par un comité d'honneur composé de: MM le préfet, le maire, le président du Conseil Général, l'archevêque, le colonel commandant d'armes, l'inspecteur primaire, le pasteur Rouger, le médecin de l'hygiène scolaire, le président de la croix rouge, l'inspecteur de l'enseignement libre, le président des familles nombreuses, le président de la chambre de commerce, le président des associations culturelles israélites... et d'autres encore. Un vin d'honneur est offert au buffet, en compagnie de MMme Pierson, organisateurs du train et Sœur Fourcade déléguée du National Catholic Welfare Conférence et de M l'inspecteur divisionnaire de la S.N.C.F.. 270 T de marchandises sont réceptionnées. Elles sont redistribuées par camions militaires à partir du 12/12 à 7 500 enfants de 5 à 15 ans... Les farines ayant été, au préalable, transformées en pain blanc par la manutention militaire, les frais pris en charge par le bureau de bienfaisance...

Malgré une certaine polémique ayant suivi dans la presse cette distribution, les milliers d'enfants ayant reçu des dons ont décidé d'adresser à leurs amis d'outre-Atlantique, des lettres et des dessins. Une exposition de ces lettres et dessins est organisée par l'entraide Française en Avignon à partir du 28/2. " Pour le train de l'amitié, un train de mercis"...

En réponse à cet élan de générosité, la S.N.C.F., les associations d'anciens combattants cheminots avec l'accord de Vincent Auriol, ont décidé de mettre en circulation le

"train du remerciement".

Le train, composé de 49 wagons (un par état des U.S.A.) est parti de Paris Montparnasse pour Marseille le 6/01/49. Comme ce fut le cas aux Etats-Unis, il a effectué de nombreux arrêts au cours desquels les organisateurs ont collecté des tonnes de cadeaux de toutes natures. Dessins d'enfants, cloches d'églises, jouets, poupées, chapeaux régionaux... Le Président de la République, de son coté, va rajouter en fin de parcours, au nom de la France, 49 vases de Sévres. Les wagons, couverts d'écussons des régions françaises et ceints d'une banderole tricolore sur laquelle était écrit "RECONNAISSANCE FRANCAISE", ont ensuite été acheminés vers New-York à bord du cargo Magellan. A leur arrivée, un défilé grandiose à lieu à Broadway pavoisée "welcome gratitude train". Ils sont, par la suite, acheminés un à un vers leur destination... (quelques uns de ces wagons pourrait encore se trouver exposés à Huntsville, Alabama, dans le Dakota du Nord, le Kansas, Delaware, et autres certainement).

L'un des wagons dans les rues de New-York pavoisées... Documents revue Notre Métier 1948 et  "LA PASSION DES TRAINS" éditions Atlas n°15...

Alors, amis lecteurs, si vous avez l'occasion de passer par Hunstville (Alabama), ou dans le Dakota, le Kansas, essayez donc de retrouver le vieux wagon français du train du remerciement... A priori nos amis Américains ont été plus conservateurs que nous car plusieurs wagons ont été préservés et les objets qu'ils contenaient sont présentés dans des musées.

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27/10/2007
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