LES BAZAR-TABAC DE GARES

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LES "BAZAR-TABAC" DE GARES

En complément des éventuels buffets et buvettes, ainsi que des bibliothèques installées dans les gares les plus importantes, foule de petits métiers venaient compléter l'offre fait aux voyageurs et vivre du chemin de fer, dans les grands établissements comme dans certains plus modestes... Porteurs de bagages, livreurs de colis à domicile, marchands ambulants, conducteurs d'omnibus...

Mais les gares étaient aussi parfois équipées de distributeurs de friandises, de bascules pèse-personnes et, pour certaines, de Bazar-Tabac...

Une bascule pése-personnes automatique est installée à Orange en février 1887(!). Des distributeurs automatiques de chocolats bonbons et autres friandises sont installés en 1889 dans les gares d'Avignon et Cavaillon.

Vers 1890, la Compagnie Générale des Distributeurs Automatiques demande l'autorisation d'étendre les installations de distributeurs de "chocolat, bonbons, et autres articles de même nature" à d'autres gares du département. En mars 1890, accord lui est donné par l'ingénieur des mines pour installation d'un tel appareil en gare de Sorgues, "dans la salle des pas perdus, contre le mur du côté gauche et à proximité du guichet de distribution des billets". Distributeurs également installés à Orange, l'Isle/Sorgues, Bollène, Pertuis, Apt et Carpentras, à Goult, Lauris et Morières en 1893, à Entraigues et Montfavet en 1905... à Vaison en 1933...

 

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NOTE sur la Création

Des Bazars des Chemins de Fer

L'imprévu et la précipitation des voyages qui sont la conséquence de l'établissement des chemins de fer et des lignes télégraphiques, exposent les voyageurs à une foule d'omissions qu'il est souvent très difficile de réparer en route.

Celui ci, préoccupé par ses affaires, est parti sans se munir d'une coiffure de voyage indispensable pour passer confortablement la nuit. Celui là, parti d'une région chaude, s'aperçoit en se rapprochant du Nord, qu'il a été imprévoyant de négliger ses pantoufles fourrées ou sa couverture de laine; il paierait cher les moyens de s'échapper aux rhumatismes et aux fluxions de poitrine.

Un troisième s'est mis en route par le plus beau temps du monde, il s'est vêtu à la légère, en chaussure mince et faisant fi du parapluie; cependant il arrive à la gare par une pluie battante et a besoin de plus d'un genre de protection contre l'intempérie. Un autre a oublié ses lunettes et se voit privé du plaisir de la lecture durant tout le voyageur autre encore est parti sans ses peignes, ses brosses, sa corne, son savon son éponge ou ses cosmétiques. On n'en finirait pas, si on voulait énumérer tous les petits besoins qui se révèlent pendant la route et deviennent la source d'autant de contrariétés pour les voyageurs.

Et s'il est à propos d'y remédier envers les personnes bien portantes, cela devient un caractère d'humanité vis à vis des voyageurs atteints de maladie durant le trajet. Un établissement qui, dans les principales gares, tiendrait à la dispositions des voyageurs un assortiment bien choisi des divers objets propres à satisfaire à ses besoins du genre de ceux qu'on vient d'énumérer, leur rendrait incontestablement de véritables services et serait le bien venu pour tout le monde.

 

De là l'idée des bazars des chemins de fer.

Des fondateurs de cette entreprise, en mettant sous une direction unique, les dépôts fondés sur les diverses lignes et en les plaçant sous le contrôle même des compagnies, ont voulu, non seulement, aller au devant des besoins des voyageurs , mais pouvoir leur offrir ses objets de 1 er qualité à des prix souvent inférieurs à ceux des plus grands magasins. On se demande comment les compagnies n'encourageraient pas une création de ce genre qui répond à un véritable besoin senti par tous ceux qui ont l'habitude des voyages, et qui ne peut entraîner d'inconvénients d'aucune sorte. Elle est d'une utilité bien autrement démontrée que celle des bibliothèques qui cependant ont leur raison d'être et qui ont été partout accueillies avec faveur. L'espace nécessaire dépassera à peine celui qu'occuperait une grande armoire. Il n'est pas de gare un peu importante où l'on ne puisse disposer d'un pareil espace. (voir le spécimen joint). La vente dans les dépôts sera, dans la plupart des cas, un encouragement donné aux femmes et aux enfants des employés les plus méritants des compagnies. Elle n'occasionnera nulle part le moindre dérangement dans le service des gares on ne s'apercevra de l'existance des bazars que par les avantages de toute sorte qu'ils procureront.

Indépendamment de la remise de 5% sur le produit brut des vente, qui s'élèvera selon toute apparence à un chiffre considérable, les compagnies retireront un avantage secondaire de l'établissement de bazars par le transport d'articles de messageries et de finances qui en seront la conséquence.

En présence de l'utilité bien reconnue de l'entreprise et des bénéfices directs et indirects que doivent en retirer les compagnies, les fondateurs des bazars espèrent rencontrer les sympathies et le concours des administrateurs des chemins de fer pour cette intéressante fabrication française et le plus puissant comme le plus légitime moyen de réclame pour les producteurs qui auront su allier le bon marché à la bonne qualité.

Les fondateurs des bazars se félicitent d'avoir déjà obtenu l'assentiment de quelques unes des grandes compagnies françaises et étrangères, et ils osent espérer que les autres compagnies mieux édifiées sur le but et les tendances de cette entreprise, se laisseront guider par les considérations qui ont déterminé leurs devancières.

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Document A.D. VAUCLUSE

GARE D'AVIGNON

L'ancien Bazar-Tabac de la salle des pas perdus de la gare d'Avignon, dans les années 50.

Distributeur automatique de tickets de quai et consignes automatiques dans les années 70 à Avignon.

Distributeur automatique de friandises dans la salle d'attente à Avignon.

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QUELQUES PERSONNES TRAVAILLANT EN GARES...

 

Mme Vve. CHIREZ

 

Bazar tabac

 

AVIGNON juin 1937

Mme Marie MONTANE Bazar tabac AVIGNON 1930
Mme Paméla DAURAND Bazar tabac AVIGNON 1871
Mme Marie LIENTIER Bazar tabac AVIGNON 1934
Mme Laetitia VIAU Bazar tabac CAVAILLON 1929
Mme Pauline BOUSSUGES Bazar tabac CAVAILLON 1926
Mme Vve Rose BRUN Bazar tabac CAVAILLON 1924
Mme Vve FABRE Bazar tabac CAVAILLON 1924
Mme Augustine LANIS Bazar tabac PERTUIS 1925
M Hippolyte REINIER Cerclage bagages AVIGNON mars 1944
Mme VAUCLARE Vente de fruits ORANGE 1861
Mme Joséphine MANSIS Vente de fruits/journaux/glace/etc. BOLLENE 1862
M VICTOR PERRIER (né en 1888) Location d'oreillers et couvertures AVIGNON septembre 1941
M Léopold VIGNAL (né en 1871) Location d'oreillers et couvertures AVIGNON

M Marcel LAMBERT, entrepreneur, procure un nombre important de porteurs en gare d'AVIGNON

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04/12/2007
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