LA CATASTROPHE DE BOLLENE (LA TRAGEDIE)

 

L'"affaire" du déraillement de Bollène la Croisière...

LA TRAGEDIE... LES QUESTIONS... LA SOLIDARITE... 

 

 

La tragédie de Bollène a suscité de nombreuses et vives réactions. Bien évidemment en premier lieu par la gravité de l'accident et le nombre de passagers tués ou blessés, mais également parce qu'elle intervenait dans une période socialement troublée et que le Président de la S.N.C.F. avait, avant même que l'enquête n'ait été ouverte, condamné plus ou moins explicitement le mécanicien du train... Cette catastrophe a déclenché aussi un immense élan de solidarité, dans toute la France et alimenté une revue de presse impressionnante...

En voici quelques extraits...

 

LA CATASTROPHE DE BOLLENE 23 MORTS.
Trois blessés succombent à leurs brûlures,
état critique pour 14 voyageurs soignés à Marseille et Avignon.

Trois autres décès survenus hier à l'hôpital de la Conception, portent à 23 le nombre actuel de personnes ayant trouvé la mort dans le déraillement de Bollène la Croisière.
Chacun des brûlés déposés vendredi sur la pelouse du parc Borely par des hélicopères de l'armée, portait hélas, des atteintes si étendues, si profondes, que visiblement, une issue fatale était à craindre pour plusieurs d'entre eux.
C'est hélas, ce qui est advenu pour Mme Georgette Veirun, née Gérard, âgée de 30 ans, institutrice, 41 rue Beaudouin à Bruxelles, pour Melle Line Régoli, née le 12 novembre 1922, domiciliée 1 rue descente des colonnes à Bastia et aussi pour M Jean Vecchi, âgé de 25 ans, domicilié à Nice, 5 bd Auguste Raynaud. Avec le décès de M Gilberts Forster de Strasbourg, survenu avant hier dans la nuit, cela porte à quatre le nombre de décès enregistrés à Marseille où furent transportées les victimes les plus gravement atteintes.
Douze d'entre elles demeurent à l'hôpital de la Conception. Tout ce qui est humainement possible pour les maintenir en vie, apaiser leur souffrance est mis en oeuvre par un service médical et infirmier particulièrement compétent et d'un dévouement à toute épreuve.
Après la visite en fin de journée, on indiquait que le diagnostic était très réservé.

A LA TIMONE

On y démentait l'arrivée de 3 nouveaux brûlés annoncée à Paris, transfert qui avait été envisagé mais n'eut point de suite.
Par contre, d'Avignon a été transportée à Marseille, une 17 eme victime du déraillement, Mme Berthelot. Bien qu'elle ait, elle aussi, subi de profondes brûlures, Mme Berthelot a été placée à la Timone en raison d'un traumatisme crânien que cet établissement est fort bien équipé pour traiter.

D'AVIGNON A ORANGE

Sur les 53 blessés soignés à l'hôpital Ste Marthe d'Avignon, la majeure partie se trouve dans un état satisfaisant qui va en s'améliorant régulièrement. Certains d'entre eux pourraient quitter prochainement l'établissement.
En ce qui concerne la dizaine de voyageurs atteints de brûlures dont l'état présente toujours un caractère de gravité, aucun symptôme particulièrement alarmant n'a été enregistré.
A Orange, l'état de 3 blessés est satisfaisant. Cependant pour l'ensemble des blessés, 14 d'entre eux sont encore dans un état critique.

RECHERCHE DE RESPONSABILITES

En attendant le résultat de l'enquête officielle, les commentaires se succèdent sur les responsabilités de la catastrophe. Voici ce qu'écrivent les envoyés spéciaux du FIGARO:" les enquêteurs ont établi que la catastrophe a 2 causes:
D'une par la défaillance du mécanicien qui n'a pas vu le signal orange de ralentissement et d'autre part la fausse manoeuvre qui a fait aiguiller le Vintimille-Paris sur une voie de garage à la place d'un train de marchandises. Ordre et son exécution (mais on ne saurait critiquer celle-ci) ont été prématurés. La mise en voie de garage ne devait intervenir qu'après le passage du rapide Vintimille-Paris. Elle ne concernait, on le sait, qu'une rame de messageries à retenir pour libérer la voie au "TRAIN BLEU" roulant derrière elle à 12 minutes du rapide 20."

Il importe d'établir qu'elles ont été exactement les erreurs humaines. Il est possible que le mécanicien n'ait pas vu (à temps) le signal de ralentissement, mais lorsqu'on sait ce qu'est la conscience de tels hommes, on doit s'interdire d'admettre une imprudence coupable de leur part. Réglementairement, avant de prendre l'initiative d'ordonner la manoeuvre d'aiguillage à Bollène, le régulateur de Valence devait consulter son collègue d'Orange pour savoir si l'express était bien passé dans la gare.

Plus de 1000 Marseillais ont donné leur sang.

A Marseille, l'appel a été largement entendu. Depuis vendredi, plus de 1000 Marseillais ont donné leur sang. Mais ce nombre devrait être triplé pour permettre de satisfaire les demandes en sang et en plasma des blessés et brûlés hospitalisés à l'hôpital de la Conception, à Orange et à Avignon. A partir d'aujourd'hui, le centre de transfusion de la rue Dragon, effectuera des prélèvements au Lycée Montgrand, entrée 18 rue Montgrand, de 7 h 30 du matin à 12 h.

 


"QUAND J'AI VOULU DESCENDRE DE WAGON J'AI VU UN ENORME TROU NOIR DEVANT MOI"
Nous dit Albert HAYME de "PARIS MATCH".

"Je dormais tranquillement dans le second wagon de la rame, lorsque le choc s'est produit. Je me suis senti projeté en l'air, bousculé. En face de moi, il y avait une jeune femme avec une fillette sur les genoux. Instinctivement, j'ai étendu les bras pour protéger l'enfant. Le compartiment ondoyait comme une barque sur les flots. Les valises tombaient des filets, puis la lumière s'est éteinte. J'ai entendu la voix de la jeune femme qui disait: "ma petite fille a perdu un soulier", puis plus rien, le silence, un silence de mort".

Celui qui nous rapporte ces souvenirs est l'un de nos confrères. Albert Hayme est un reporter photographe qui travaille pour le compte de Paris-Match. Il revenait de Monte Carlo et avait pris jeudi soir pour rentre à Paris, le rapide 20, Côte d'Azur-Paris. Nous l'avons retrouvé souffrant de contusions multiples et de fractures des côtes à l'hôpital Ste Marthe d'Avignon.

LE PREMIER PHOTOGRAPHE

En fait, il était sur les lieux de la catastrophe, le premier photographe. Lorsque nous sommes arrivés en pleine nuit à Bollène la Croisière, alors que les secours s'organisaient, nous avons eu la surprise d'être devancés; un photographe opérait et les éclairs de son flash illuminaient des scènes d'épouvante. C'était Albert Hayme.
En effet, le premier instant de stupeur passé, Albert Hayme, qui, malgré le choc n'avait pas perdu ses lunettes, s'offrit pour aider aux premiers secours, puis lorsqu'arrivèrent médecins et ambulances, le réflexe professionnel joua et il remonta dans son wagon pour chercher ses bagages indemnes par miracle et en tirer son appareil photo et son flash électronique. Ce retour constituait d'ailleurs une véritable gymnastique, car le wagon où se trouvait Hayme, est celui qui dans le choc avait été littéralement projeté en équilibre sur la wagon-lits qui le précédait. D'ailleurs, poursuit Albert Hayme, "lorsqu'immédiatement après l'accident je voulus sortir, j'ai eu une drôle de surprise. Après mettre faufilé dans le couloir encombré, j'ai poussé la portière et je n'ai rien vu devant moi qu'un grand trou noir. Je croyais être au dessus d'une rivière. C'est alors que j'ai réalisé que le wagon penchait. Je suis parti dans le sens de la pente et je suis sorti à l'autre bout".

Un reportage sensationnel pour rien.

Et c'est ainsi, sans ce soucier de la douleur qui vrillait ses côtes brisées, Albert Hayme réalisa sur le vif un sensationnel reportage. Un reportage qui, malheureusement, ne paraîtra peut être jamais. En effet, après deux heures passées à parcourir les décombres et à fixer les aspects les plus émouvants du drame, Hayme s'affaissa. Il fut séparé de son appareil et des pellicules, emmené à Avignon. Maintenant il se sent beaucoup mieux et mesure sa chance. "Mais tout de même, nous dit il, je voudrai bien savoir ce que sont devenues mes photos?"

Interview de Jean Boissieu et Maurice Costa.

LE PROVENCAL 21 juillet 1957


DEUX NOUVEAUX DECES DANS LA CATASTROPHE DE BOLLENE.
Un enfant de cinq ans et un contrôleur des P.T.T. ont succombé à
leurs terribles brûlures.

MARSEILLE.

Deux nouveaux décès sont survenus hier à Marseille parmi les "brûlés" du déraillement de Bollène la Croisière.
Le premier concerne ce jeune garçon, cet enfant, Christian Blauski, âgé de cinq ans, que nous avions vu sortir sur le même brancard de souffrance qu'une petite fille de son âge, lors des transferts effectués d'Orange à Marseille par hélicoptères.
Déjà, le corps médical doutait de sa survie. L'étendue des atteintes de son frêle corps, laissait peu d'espoir et, malgré les soins les plus dévoués, le petit Christian à rendu son âme hier matin, suivant le même sort que son père et sa mère qui avaient trouvé dans l'accident une mort instantanée.

Hier après midi, vers 17 heures, à l'hôpital de la Conception, est mort, également, l'une des victimes extraites de ce wagon qui fût rendu infernal par les jets de vapeur de la locomotive du rapide 20. Il s'agit de M Camille Meunier, âgé de 41 ans, domicilié 9 rue Gagny à Paris, contrôleur des P.T.T.. Son décès porte désormais à 25, le nombre actuel des morts de la catastrophe du Nice Paris. Il est navrant de prévoir que ce n'est peut être là qu'un bilan provisoire.

A AVIGNON

L'état des trente deux blessés hospitalisés à Avignon est satisfaisant. Un couple de jeunes Anglais, M et Mme Matthew Foley, repart aujourd'hui pour les îles britanniques. Depuis la catastrophe, le centre de transfusion sanguine reçoit en moyenne 140 volontaires par jour.


Déblaiement:

Simultanément à ces opérations de sauvetage, les équipes spécialisées de la S.N.C.F. passaient à l'action pour tout remettre en état. Les deux voies principales au centre du dispositif étaient inutilisables. La voie de détournement empruntée par le rapide était, évidemment, anéantie. Seule subsistait la quatrième voie (détournement du trafic descendant) empruntée par les convois marchant au pas, car le trafic, ralenti, n'a pas été interrompu. Tous l'état major de la région SUD-EST était sur les lieux. Citons seulement MM Martelot et Jay, ingénieurs en chef, Lalligant, chef d'arrondissement exploitation, Hébert, chef d'arrondissement voies, Vialat, chef d'arrondissement traction, Aizac, inspecteur divisionnaire du service électrique, Saurine, ingénieur au service exploitation.

Deux puissantes grues étaient amenées d'Avignon et de Montélimar et l'on se mettait au travail. Les opérations de déblaiement sont conduites tambour battant, mais elles peuvent réserver des surprises. Il est, en effet, infiniment probable que lors du choc certains passagers ont pu être éjectés par les fenêtres. Ne reste t'il pas dans ces conditions des victimes coincées sous les voitures, hélas, ne saurait subsister le moindre espoir.

Une catastrophe évitée.

On mesure seulement maintenant l'ampleur qu'aurait pu prendre la catastrophe lorsqu'on a su que deux minutes après le convoi tragique le "train bleu" arrivait à une allure plus grande encore. Il fallut la présence d'esprit du garde barrières brandissant une torche dans la nuit pour que le pire soit évité.
Sur le ballast maculé de pauvres débris, parfois humains, le travail est conduit à grande allure pour que la vie continue.

Jean Lamotte......... LE PROVENCAL


COMMENT EST ASSUREE LA SECURITE DES TRAINS?

Depuis mardi, 10 heures du matin, les travaux de relevage des débris et de mise en état de la voie sont achevés sur l'emplacement de la catastrophe ferroviaire de Bollène. L'enquête cependant se poursuit pour la recherche des responsabilités. On peut se demander avec les enquêteurs comment les choses ont pu se dérouler. Le seul témoin sérieux, en l'occurrence est cette bande "flaman". Un mouchard qui enregistre perpétuellement tous les incidents de route; accélération, ralentissements, arrêts, passages de signaux. Comme elle est étalonnée, il est facile de voie à quel moment le train roulait à 100 à l'heure, quel signal son mécanicien a enregistré, à quel moment il a freiné.

Mais pour mieux comprendre, il faut connaître le fonctionnement du système de signalisation en vigueur sur notre réseau dont dépend la sécurité des convois.
Cette sécurité est entièrement fondée sur l'obéissance "immédiate et passive" du mécanicien au signal qu'il doit voir du plus loin possible et même si ce signal lui paraît inhabituel ou superflu. Le mécanicien du Nice Paris a payé de sa vie cette exigeante discipline.

Le "block system"

Pour assurer la sécurité de la circulation ferroviaire, la voie a été partagée en section ou "cantons". A l'entrée de chaque canton, un système de feux de signalisation vert-jaune-rouge analogue à ceux qui jalonnent les carrefours urbains. Ainsi que le signal qu'il trouve à l'entrée, protégé à l'arrière par les signaux qu'il a franchis dans le canton précédent, le convoi roule en autonomie à l'intérieur de ce système. On peut ainsi régler le cheminement d'une série de convois à condition que chacun respecte, bien sûr, les indications des signaux. Qu'un incident se produise dans le canton plus en avant, que le signal prochain passe au jaune, voire au rouge. Il en est de même pour les automobiles aux carrefours urbains. Il faut ralentir ou stopper. D'un sémaphore à un autre, la longueur d'un canton, variable suivant la configuration de la voie, s'établit à 1 800 mètres dans la vallée du Rhône.

De longues secondes.

A 100 à l'heure, un convoi parcourt environ 28 mètres à la seconde... Or il faut 6 secondes à partir du moment où est déclenché le freinage d'urgence pour que les westinghouse commencent à agir sur l'ensemble des wagons, soit un parcours de près de 170 mètres. Ensuite, pour que la masse de 750 tonnes, que représente un convoi comme le Nice Paris, puisse, sur une voie plate, passer de sa vitesse de 100 km/ à l'arrêt, on estime qu'il lui faut parcourir environ 500 mètres (en freinage normal, il faut entre 900 et 1 000 mètres).

En obéissant, "immédiatement et passivement", au premier signal jaune, le mécanicien avait devant lui les 1 800 mètres du canton où il venait de s'engager. En fait, selon ce qui nous a été dit, la bande enregistreuse flaman ne portait à ce moment là, ni le signe que le mécanicien a vu le signal jaune, ni la trace d'un freinage. Le convoi a continué à rouler selon sont horaire strict, à 100 km/h. Il a freiné, en revanche, lorsque le mécanicien a aperçu le deuxième signal (signal d'exécution): deux feux orange accolés qui marquent l'abord de l'aiguillage et imposent une vitesse de 30 km/h. A ce moment il était trop tard. Quelques dizaines de mètres seulement séparent, nous a t'on dit, le signal de l'aiguillage proprement dit. Il était matériellement impossible de ralentir assez pour les raisons que nous avons indiquées.

Les crocodiles

On a évoqué le signal acoustique qui succéderait au signal optique, comme un rappel. C'est inexact. Ce signal qui avertit l'oreille des signaux en position de fermeture, précède le poteau des signaux optiques presqu'immédiatement. Il est déclenché par une plaque de contact (le "crocodile") placée entre les rails. Au passage de la locomotive, ce contact déclenche un sifflet et inscrit une marque spéciale sur la bande flaman. Comme, de son côté, le mécanicien est tenu, en appuyant sur une manette, d'imprimer une autre marque dès qu'il a aperçu le signal optique, sa marque doit donc précéder celle du crocodile. Et il est facile au contrôleur qui examine la bande au terme du voyage, de vérifier, pour chaque signal de ce genre, l'attention et les réactions du mécanicien. Sa marque suit elle celle du crocodile, il sera sanctionné. Nouvel aspect de cette discipline sévère que nous évoquions.

Double erreur?

Certaines informations font état, par ailleurs, d'une double erreur, celle du mécanicien qui pour une raison inconnue, n'a pas obéi aux signaux, et celle du régulateur de Valence, qui a dirigé sur la voie de garage le Nice Paris au lieu d'un train de messageries qui suivait. Si la signalisation était correcte et en bon état de fonctionner, comme l'indique la S.N.C.F., l'erreur de circulation du régulateur pouvait se solder par une perte de temps pour le rapide. L'erreur du mécanicien, dans la mesure où elle pourra être définie et démontrée, engageait la sécurité même du convoi.

Elle rappelle d'une façon tragique, la règle de fer qui fait du métier de cheminot, l'un des plus durs qui soit: la nécessité impérieuse, dans n'importe qu'elles conditions de temps ou de lieu, d'un oeil clair, d'un cerveau en perpétuel éveil, d'une main rapide et sûre. Au siècle de l'automation, où l'on aurait tendance à tout miser sur le robot mécanique, rien n'a encore pur remplacer l'oeil et la main du mécanicien.
Constant Vautravers

LE PROVENCAL juillet


 600 vauclusiens ont déjà donné leur sang pour les victimes de la catastrophe de Bollène

Avignon

Voici maintenant plus de 100 heures qu'à Bollène la Croisière, en pleine nuit, une catastrophe qui fera date parmi les deuils dont est marquée l'histoire ferroviaire, drainait vers les hôpitaux d'Avignon, d'Orange et de Marseille, une centaine de blessés, gravement brûlés, pour la plupart.
Quelques instants à peine après l'accident, en même temps que les services hospitaliers, le centre départemental de transfusion sanguine d'Avignon était littéralement mobilisé.

Nos lecteurs savent, en effet, que dans le traitement des grands brûlés, les transfusions de plasma sanguin jouent un rôle absolument essentiel.

Dans l'après midi de vendredi, un appel lancé simultanément par nos éditions du soir "Avignon soir", " Le soir", "Nîmes soir" et "Toulon soir" et par la radio diffusion amenait aux centres d'Avignon et de Marseille une foule de donneurs bénévoles. Depuis, avec une seule pose dimanche, destinée à permettre de faire les travaux d'analyse et de renouvellement su matériel nécessaires, le centre de transfusion d'Avignon, comme le centre régional de Marseille, n'a cessé les prélèvements à un rythme presqu'ahurissant, lorsqu'on sait qu'il ne comporte outre son médecin directeur, le Dr DULCY, que cinq personnes.
Dans l'après midi de vendredi, 120 prélèvements étaient opérés; le lendemain, 140. Hier, lundi, 146, au bas mot.
En même temps, en deux voyages, arrivaient à Avignon le résultat de deux jours de prélèvements organisées dans la petite commune de Valréas, par le dévoué Dr BARDE; 180 flacons de 250 cc de sang. On peut donc dire qu'en trois jours, le Département de Vaucluse a fourni, pour les brûlés et les blessés de la catastrophe de Bollène 586 flacons de sang.

Un travail incessant

Parmi les donneurs volontaires, certains sont venus de loin, tel ce groupe d'ardéchois, arrivés dimanche soir en autocar, ou ces 18 jeunes gens du centre de formation professionnelle de Beauregard (Isère), d'autres représentent des cas émouvants de solidarité, comme ces jeunes gens des rencontres internationales, Suisses, Belges, Suédois, qui se trouvaient à Avignon à l'occasion du festival, et qui par petits groupes, viennent chaque jour offrir leur sang au centre, rue des Lices. Le travail ne cesse pas depuis l'aube jusqu'à une heure avancée de la nuit.
En effet, le prélèvement lui même, qui occupe les matinées tout entières ne représente qu'une partie des opérations. Avant toute utilisation, le sang prélevé sur chaque donneur fait l'objet de toute une série d'analyses minutieuses. Puis le laboratoire se charge de la séparation du plasma avant de l'expédier sur Marseille où il est soumis à dessiccation.

Il faut continuer

Les Vauclusiens et leurs hôtes peuvent être fiers de leur propre dévouement et du travail accompli par leur centre de transfusion.
Mais l'enthousiasme des premiers jours ne doit pas se ralentir. Le traitement des grands brûlés représente une oeuvre de longue haleine. Pendant une semaine encore, au minimum, il faut que ce beau mouvement de dévouement continue. Nous renouvelons donc à nos lecteurs les recommandations faites hier par le centre de transfusion sanguine:

N'essayez pas d'être les premiers. Prenez rendez vous soit en allant au centre, soit en téléphonant au 25-77. On vous donnera un jour et une heure, ce qui vous évitera toute attente inutile. Et surtout, continuez à venir, des vies humaines dépendent de votre dévouement.
JB

LE PROVENCAL juillet


 APRES LA CATASTROPHE DU "COTE D'AZUR - PARIS"
Le bilan, réconfortant, de la solidarité et du dévouement.

Une semaine est passée. Nous avons fait et nous continuons de faire, jour après jour, le bilan des victimes de cette catastrophe du "côte d'Azur-Paris". Mais il est un autre bilan, réconfortant, qu'il convenait d'établir: celui des bonnes volontés qui se sont mises, dès la première minute, à la disposition des sauveteurs. Celui de ces hommes et de ces femmes, tirés de leur sommeil par le bruit de l'accident et qui n'ont pas perdu une seconde pour se précipiter, dans le nuit noire, au secours des victimes.

C'est pour cela que nous sommes retournés à Bollène à la recherche de ceux dont on n'a pas parlé, dans la fièvre des premiers jours. Comme nous reviendrons à Orange où cet élan s'est également manifesté, notamment parmi les pompiers, parmi les médecins et parmi le personnel de l'hôpital.

Nous n'avons pas la prétention d'avoir trouvé et de citer tous les Bollènois, tous les Orangeois qui ont participé à ce bel élan de solidarité, mais nous avons pu joindre quelques personnes qui nous ont été particulièrement signalées pour leur dévouement.

Avec le lieutenant Autran

Et tout d'abord, nous voici au quartier Rauzon, où nous trouvons le chef de corps des sapeurs pompiers de Bollène, le lieutenant Charles Autran et son fils le lieutenant Yves Autran. Le premier prévenu, nous dit le chef de corps, est le chauffeur de l'ambulance municipale, M Gilbert Ville qui pensait se rendre à la Croisière, pour un classique accident de la route. Lorsqu'il arriva sur les lieux où se trouvaient déjà M Gironne et M Mme Briot et qu'il se rendit compte de la catastrophe, il déclencha aussitôt le système d'alerte.

Aussitôt un camion citerne avec trois hommes sous le ordres du caporal Fernand Chabas, suivi du fourgon normalisé avec le chef de corps qui prenait aussitôt la direction des opérations, puis de la Jeep et enfin d'une voiture avec le lieutenant Autran. En même temps le centre de secours d'Orange était alerté ainsi que le service de sécurité de l'usine Blondel.

Des civils avaient déjà fait un travail considérable. Lorsque nous sommes arrivés, nous dit le lieutenant Autran, le lieu de la catastrophe était plongé dans les ténèbres, un poteau ayant été arraché et nous avons commencé à chercher les blessés avec une lampe de poche.

Déjà M Gironne, M Mme Briot, le garde forestier, M Durans, avaient effectué un travail considérable. Un médecin qui se trouvait parmi les rescapés nous indiquait les blessés les plus atteints à transporter d'urgence car nous manquions de brancards devant cette centaine de victimes.

Les brancards arrivèrent rapidement avec des renforts d'Orange, dont des hommes dirigés par le capitaine Leschaève, installèrent aussitôt des projecteurs alimentés par un groupe électrogène. Puis, avec les corps de Montélimar, Sorgues, du Pontet, de Pierrelatte, de Pont St Esprit et d'Avignon. Les médecins de Bollène, les docteurs Ferreux, Fontaine, Guirant et le docteur Jeaume de Pierrelatte, s'empressaient auprès des blessés pour calmer leurs atroces souffrances, donnant les premiers soins aux moins atteints qui étaient conduits au groupe scolaire de La Croisière.

Tous les blessés évacués en une heure

En une heure, nous précise le lieutenant Autran, tous les blessés graves avaient été évacués sur les hôpitaux d'Orange et d'Avignon. Et ce qu'il faut souligner c'est que la rapidité des secours nous la devons à cet admirable élan de tous ces gens de bonne volonté qui ont aidé, dans perdre une minute, les sapeurs pompiers bollènois qui ont été magnifiques, même les plus jeunes.
Mais la tâche des pompiers n'était pas terminée. Il leur fallait encore, ensuite, avec les gendarmes et les soldats du 11 eme cuir, procéder à l'évacuation des bagages, assurer sans cesse le ravitaillement en eau des deux grues, surveiller les commencements d'incendies dûs aux chalumeaux. Et ils n'ont quitté les lieux que mardi à 13 h 15, c'est à dire avec 84 heures de travail.

Les sapeurs pompiers de Bollène ne nous ont pas caché leur admiration pour ces civils qui se sont portés spontanément au secours des victimes, qui ont aussitôt mis leur véhicule à la disposition pour transporter les blessés graves.
Parmi ceux ci, il y eût M Verne, dont les autocars "flèche d'or" furent d'une très grande utilité. Il y eût les taxis Ubassy et Coulon.
Il y eût aussi le camion de primeurs de M Minas qui, avec son beau père, M Faurot, se rendit sur les lieux dès qu'il entendit la sirène et que le gardien de ville, M Charrière, lui eût expliqué l'accident.
M Minas, transporta sur place le commissaire de Police, M Baldy et M Moulet, puis, aidé de M Faurot, il reparti en direction d'Orange transporter sept blessés à l'hôpital.
M Gironne: "Je n'ai jamais rien vu d'aussi atroce"
M Gironne qui dirige son entreprise de transports non loin du passage à niveau, était couché au premier étage de l'immeuble lorsque le rapide a déraillé, mais il ne dormait pas. "Aussi bizarre que ça puisse paraître, je dois vous dire que le bruit n'a pas été aussi terrible qu'on pourrait le supposer. J'entendis comme un roulement qui s'amplifia puis diminua comme une gamme que l'on monte et que l'on redescend. Il y eût ensuite un bruit de vitres cassées et je crus un instant que l'un de mes camions qui partait pour un voyage à Marseille, avait brisé quelque chose dans le garage. C'est alors que mon neveu, Raoul Etienne, qui habite un peu plus loin, au bord de la voie, arriva en criant et en m'apprenant la catastrophe. Je suis descendu, habillé je ne sais comment et, avec mon neveu et M Gaston Mathieu, avec Mme et M Briot, du café des marronniers, nous sommes partis, éclairés par de malheureuses lampes de poche, à la recherche des victimes".
M Gironne sortit aussitôt un fourgon Citroën du garage et transporta rapidement à Orange des blessés graves, tandis que son neveu conduisant à travers le chaos le docteur Ferreux qui prodiguait des soins aux victimes.
"C'était terrible à voir, nous dit M Gironne. J'ai assisté déjà à 5 ou 6 accidents graves depuis que je suis à La Croisière, mais je n'ai jamais rien vu d'aussi atroce que ces gens brûlés par le jet de vapeur. L'élan de solidarité, dit il, a été admirable."

Et cette rapidité des secours a certainement limité le bilan de l'accident.
Parmi les premiers sauveteurs, Mme M Briot.
Nous voici, maintenant, dans un paisible établissement, le café des marronniers où MMme Briot servent l'apéritif au comptoir, tandis que dans la salle quelques clients commentent encore le tragique événement. Un paisible établissement qui fût, pendant des heures, le centre même du drame atroce.
"C'est ma femme qui m'a réveillé, je n'avais pas entendu le bruit..." Et cela nous a été confirmé par un jeune homme qui dormait dans la petite maisonnette à quelques mètres de la voie de garage et qui, lui non plus, n'a rien entendu. Mme Briot, cependant nous dit:" Un fracas de vitres cassées m'a fait penser aussitôt à un car pris en écharpe au passage à niveau. J'ai réveillé mon mari et je me suis précipitée sur les lieux de l'accident et déjà s'élevaient des gémissements de ces malheureuses victimes brûlées par la vapeur de la locomotive". Pendant ce temps, M Briot avançait sa Panhard toute neuve pour transporter les premiers blessés graves à Orange. "C'était horrible, nous a dit M Briot, pendant tout le transport, je n'ai entendu qu'une plainte, qu'un gémissement: "par pitié, tuez moi!".
Durant toute la nuit, M Briot distribua des boissons aux rescapés, aux sauveteurs, hébergea des blessés légers qui voulaient téléphoner pour rassurer leurs parents. C'est ainsi qu'elle vit s'écrouler sous ses yeux l'homme qui est mort subitement, sitôt après avoir téléphoné aux siens en disant: Tout va bien, je l'ai échappé belle...M et Mme Briot ont été sans cesse, durant deux nuits et deux jours, à la disposition des sauveteurs. Ils sont de ceux qui méritent d'être cités en exemple.

LE PROVENCAL juillet 1957


RAPPORT DE l'ACCIDENT DE CHEMIN DE FER
En gare de Bollène la Croisière
par
Le mécanicien AURIOL Jean, délégué à la sécurité.

ACCIDENT DU TRAIN 20, le 19 JUILLET 1957, à 1 h 07
Machine 241 P 22, MECRU MAZI

Le train 20 a abordé la gare de Bollène la Croisière à la vitesse de 95 kms heure. Itinéraire fait pour la voie 12 garage. L'aiguille a été franchie à cette vitesse, ce qui a provoqué le déraillement de la machine, de neuf voitures et d'un fourgon. La locomotive s'est couchée; un rail es venu traverser la boîte à fumée, a perforé la tubulure avant, aggravant ainsi considérablement le nombre de morts et blessés par brûlures.

A l'heure où le rapport est établi, on déplore des suites de l'accident: 23 morts et un nombre important de blessés par brûlures, une voiture étant venue s'arrêter devant la porte de la boîte à fumée d'où s'échappaient des jets de vapeur d'eau à une température très élevée.
Pour l'établissement de mon rapport, je veux signaler les difficultés que j'ai rencontrées pour accomplir mon enquête dans les meilleures conditions.

Le chef de service de Bollène la Croisière a déclaré à 0 h 37: "J'ai donné au régulateur le passage du train 4014 9 mn de retard et ce dernier m'a donné l'ordre ferme de garer voie 2, ce que le facteur enregistrant T..., chef de service à Bollène, à fait immédiatement". Je n'ai pu questionner le régulateur de service à Valence, sous-chef de gare principal F..., mais j'ai consulté sa déclaration. Ce dernier indique qu'il a donné l'ordre de garer voie 2, après le passage du train 20. Il y a donc contradiction entre ces deux agents qui ont été confrontés dans l'après midi du 19 juillet. Alors, je me suis présenté à mon arrivée à 8 h du matin en gare de Bollène la Croisière et alors que ma présence sur les lieux était connue, cette confrontation ne m'a pas été signalée. Il n'a pas été jugé nécessaire que j'y assiste. Je considère ce fait comme excessivement regrettable.

Le chauffeur de route F... du dépôt de la mouche, questionné le jour même sur son lit d'hôpital à Avignon, affirme que le signal avancé protégeant l'aiguille d'entrée en gare de Bollène a été franchi à voie libre. Le chauffeur a également insisté sur le fait que le signal sonore avertisseur de la machine 241 P 22 ne fonctionnait pas sur les signaux en position de fermeture.

Je me suis rendu à 23 h à l'hôpital d'Orange afin de voir le mécanicien MAZI. Son état ne m'a pas permis de le voir, le malheureux a d'ailleurs succombé peu après mon passage.
De l'enquête que j'ai menée au dépôt de Marseille Blancarde, il ressort que les dires du chauffeur sur le non fonctionnement de l'appareil sonore avertisseur sont exacts.

De plus, cette défectuosité ne datait pas du jour de l'accident. D'autre part, il s'avère que de nuit, le dépôt de la Blancarde ne possède pas le personnel qualifié pour effectuer cette opération.
La dépêche passée le 17 juillet AVIGNON-MARSEILLE révèle que les bruits qui circulent sont exacts.

Voici le texte de la dépêche adressée au chef de service de Marseille Blancarde :Aviser chef de feuille du dépôt de Blancarde non fonctionnement de l'appareil sonore avertisseur des signaux en position de fermeture. Prévenir service intéressé pour demander réparation- MECRU train 51 - MACHINE 241 P 22. Correspondance train 20. Cette dépêche a été expédiée par le bureau du télégraphe de la gare d'Avignon sous le n° 1065 et reçue à la Blancarde à 17 h 10 sous le N° 281.
La réparation a, de plus, été demandée par le mécanicien. A l'arrivée du dépôt, cette demande figure sur le carnet 1926 ter banal du dépôt de la Blancarde.
La réparation n'a pas été effectuée. Cette machine a assuré le train 20 du 17 juillet Marseille-Lyon.

Le 18 juillet, de nouveau, avec cette grave défectuosité pour la sécurité, la locomotive 241 P 22 a assuré le train Lyon-Marseille.
Autre constatation : le roulement machines prévoit que la machine du train 51 assure le train 20. Contrairement au roulement, le 18 juillet une dépêche de Lyon Mouche au dépôt de Blancarde, donnait ordre de faire assurer le train 20 par la machine du train 1. Ainsi, mon enquête révèle que la machine 241 P 22 avec non fonctionnement du signal sonore avertisseur des signaux en position de fermeture depuis le train 51 du 17 juillet, a assuré le train 20 Marseille-Lyon le 17 juillet, le train 1 MISTRAL du 18 juillet Lyon-Marseille, pour assurer, de nouveau le train 20 accidenté le 18 juillet, Marseille-Lyon.

En violation du roulement machines, la 241 P 22 arrivée par le train 1 du 18 juillet à 20 h 57 en gare de Marseille St Charles, arrivée au quai de Blancarde à 21 h, pour mise en plaque à 22 h 20, soit seulement 45 minutes de son arrivée au quai jusqu'à sa sortie. La préparation prévue est de 55 minutes, elle doit commencer à 21 h 25, la sortie devant se faire à 22 h 20. Entre l'arrivée au quai et le remisage de la locomotive il s'est écoulé un certain temps, ce qui permet au chauffeur F.... d'affirmer que ce soit là, le temps de préparation a été réduit à 20 minutes. Dans ces conditions il est impossible dans un délai aussi court d'effectuer une préparation correcte: graissage, réparation.

*-*-*-*-*-*-*-

Il ne m'a pas été possible de consulter la bande flamant. Le jour de l'accident, M le Procureur de la République avait déclaré être disposé à me laisser consulter la bande flamant le mardi 23 juillet 1957. Je me suis présenté à Orange à son cabinet où il m'a déclaré que pour l'instant il lui était impossible de me la présenter. Je sais toutefois que la bande a enregistré le signal avancé protégeant l'aiguille comme étant en position fermée. Toutefois, je sais également que ce signal n'a pas été vigilé, ce qui tendrait à démontrer que les dires du chauffeur sont exacts et que le mécanicien n'avait aucune raison de vigiler un signal à voie libre.

A mon avis, il est difficile de mettre en cause la vigilence du mécanicien. En effet, la bande flamant révèle la non vigilence du signal avancé (panneau 06) par le mécanicien, ce qui tend à confirmer les déclarations du chauffeur. Par contre, le signal suivant vigilé par le mécanicien atteste son observation de la signalisation C'est ainsi que l'on peut indiquer que si l'appareil sonore avait fonctionné, je suis fondé à croire que le mécanicien aurait appliqué les prescriptions réglementaires.

Afin d'éviter le renouvellement de catastrophes aussi déplorables qui portent atteinte à la réputation des cheminots et du chemin de fer, il faut absolument en rechercher les causes de façon à empêcher d'autres accidents. Les résultats de mon enquête sont dominés par le souci constant qu'ont les dirigeants de la S.N.C.F. d'augmenter sans cesse la productivité des hommes et du matériel, d'accélérer la rotation des trains.

C'est ainsi, en ce qui concerne le personnel; l'équipe Mazi-F.... assurant le train 20 du 18 juillet, était arrivée à Blancarde par le train SR. Cette machine n'arriva au quai qu'à 12 h 40. Après les opérations de remisage, la cessation effective, ce jour là fût à 13 h 30, sa prise de service étant fixée à 21 h 25, soit un repos de 7 h 55. C'est à dire que jamais le mécanicien Mazi et son chauffeur F...., n'auraient dû être commandés pour le train 20.

Productivité du matériel: Il est impensable qu'on ait pu laisser effectuer à la locomotive 241 P 22 deux voyages aller/retour Lyon Marseille, sans effectuer les réparations nécessaires. Il est inconcevable qu'on ait pu donner l'ordre de faire assurer le train 20 du 18 juillet par la machine du train 1 en réduisant le temps de préparation à 20 minutes.

Compression du personnel: Il est inadmissible, comme le révèle mon enquête, que le dépôt de Blancarde n'ait pas en service de nuit le personnel qualifié pour effectuer les réparations chrono. C'est d'ailleurs ce qui explique que cette machine parvenue par le 51 du 17 juillet n'ait pas été réparée ce jour là. Il est inconcevable que pour accélérer la rotation des trains, on ai pensé devoir faire circuler le 4572 entre Orange et Bollène pour un gain de minutes insignifiant, en l'intercalant au milieu d'une batterie de rapides. Toutes ces opérations ne sont pas payantes.

A l'heure où le robot est à l'ordre du jour, il est inconcevable que l'on ai pu laisser en service la locomotive 241 P 22 avec un robot qui ne fonctionnait pas.

Le 23/7/57, dans la soirée, j'ai reçu une convocation pour me présenter devant le Procureur de la République. Mais absent pour effectuer des vérifications techniques, je n'ai pu me présenter de M le Procureur que le jeudi 25 juillet. Il me fît prendre connaissance du RG photographique de la locomotive 241 P 22 sur le parcours Barbentane Bollène et la lecture de celui ci confirme l'argumentation de mon rapport. Par ailleurs, je suis convoqué samedi 27 juillet, devant M le Procureur de la république pour une lecture compléte du RG de la 241 P 22.

En Savoir plus???    PARIS MATCH n°433

Hep, hep, Ne partez pas sans laisser un petit mot... merci



29/01/2008
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