LA VIE QUOTIDIENNE ENTRE AVIGNON ET PERTUIS
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Dans le précédent article, nous avons détaillé les projets et la construction de la ligne entre Avignon, Pertuis et les Alpes... Voyons maintenant le quotidien de cette ligne qui est l'une des dernières encore exploitée de nos jours...
Le transport des voyageurs...
Comme pour les autres lignes d'intérêt local vauclusiennes, le P.L.M. ne fait que peu de cas du trafic voyageurs de la ligne. Matériel hors d'âge, dessertes mal assurées et mal coordonnées, etc.. Jusqu'à la première guerre la concurrence routière est pratiquement inexistante et les déplacements ne peuvent de toute manière que se réaliser par le fer.
Mais les Vauclusiens, paysans peu fortunés, ne se déplacent que très rarement. Ils le font principalement à l'occasion de foires et marchés. Après la guerre de 14, les progrès des véhicules automobiles attirent les voyageurs. Les automobiles et autocars drainent une forte clientèle (malgré leur inconfort!), par leur souplesse d'utilisation et un prix inférieur. Ainsi dés 1930, face à ce phénomène le P.L.M. lui même reporte t'il de nombreux trains de voyageurs sur la route.
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Horaires Voyageurs de 1928... |
E
nfin, le 22/05/1940, en vertu des lois de coordination des transports, le service des voyageurs est supprimé de la ligne d'Avignon à Gap. Il ne reste que quelques trains Avignon/Cavaillon/Miramas pour desservir la gare de Cheval-Blanc. Au cours des années 1945/46, pour cause de pénurie de matériel automobile, un train mixte M.V. (marchandises/voyageurs) est remis provisoirement en place entre Cavaillon et Pertuis.A la fin de la dernière guerre, les communications par voie routière sont très difficiles entre Pertuis, Cavaillon et Avignon. Le car mis en place n'est pas assez grand pour accueillir correctement tous les voyageurs. Il en est de même dans l'autre sens où le seul autobus, surchargé, n'arrive qu'à 20H20. Les usagers réclament à la S.N.C.F., la mise en place d'une "MICHELINE" de 2e/3e classe, entre Pertuis et Avignon. Mais le matériel ferroviaire, durement éprouvé par les hostilités est rare et les engins commandés par la S.N.C.F. ne sont livrés que très lentement. C'est donc seulement à partir de mai 1951 et jusqu'en juillet 1971, qu'un autorail direct Avignon/Digne via Cavaillon et Pertuis est mis en service. Mais... Il ne dessert pas les gares intermédiaires! Ce sont là les dernières incursions de matériel voyageurs depuis le Vaucluse sur cette section...
La situation est assez paradoxale pour ne pas dire ubuesque. Ni l'autorail, ni les autocars n'ont l'autorisation de prendre ou de déposer des voyageurs en chemin. Pourtant l'autorail marque les arrêts dans les gares du parcours! Ceux qui passent outre et descendent lors des arrêts, doivent dans tous les cas acheter un billet pour le voyage complet et malgré tout, le probléme du retour n'est pas réglé pour autant. Le service des autocars est lui aussi, soumis à critique. Non seulement on ne prend ni ne laisse de voyageurs en cours de route, mais plusieurs Cies. se disputent le même parcours! Pour autant les correspondances ne sont pas asssurées, que ce soit avec d'autres lignes d'autocars ou dans les gares avec le chemin de fer. Nombre de voyageurs (tout en se trouvant obligés d'acheter aussi leur billet pour le parcours complet) peuvent être laissés en route grâce à la bienveillance du chauffeur... Bien que ce ne soit pas réglementaire. Aussi, les Cies glissent-elles quelques "espions" dans les cars concurrents pour "vérifier" la conformité aux directives et éventuellement dénoncer les manquements aux réglements et faire "tomber" les concurrents... Ceci provoque quelques altercations avec les usagers dont un cas anecdotique nous est rapporté dans le DAUPHINE LIBERE. Alors qu'un voyageur, comme cela se fait quelquefois, demande au chauffeur de le laisser avant le terminus, des "espions" de la Cie. concurrente se lèvent de leur siège et protestent avec véhémence contre cet arrêt non conforme au cahier des charges de la ligne! Les esprits s'échauffent et ledit voyageur n'arrive à descendre du véhicule qu'en prétextant un besoin naturel qu'il se propose de satisfaire séance tenante s'il ne peut le satisfaire au dehors... On imagine facilement la scène, avec forces invectives, le tout avec la gouaille provençale et les prises de position des autres voyageurs. Ce qui est sûr c'est qu'après avoir mis pied à terre le voyageur n'est pas remonté dans le véhicule... L'ensemble de la desserte semble réglé par les autorités de régulation sans logique aucune (ou une logique qui ne semble pas être celle du service public). Tout ceci soulève légitimement un concert de protestations de la part des usagers, et dans tous les cas conduit à la désaffection (peut être voulue) du transport ferroviaire.
(Photo JL Bezet)
La mise en service du raccordement direct de Meyrargues permet aux train de ne plus rebrousser en gare de Pertuis... Qui perd son service pour les voyageurs. Les usagers souhaitant toutefois emprunter le train sont dorénavant conduits par la voie routière jusqu'à la gare de Meyrargues. Ceci provoque de nombreuses et vives réactions et à titre de compensation, les habitants de Pertuis se voient ils proposer une navette ferroviaire entre leur ville et Meyrargues, en correspondance avec les trains en provenance ou en direction de Marseille. Cette curieuse composition formée en tout et pour tout d'un locotracteur Y 7400 et d'une seule voiture brinquebalante, continue malgré tout à circuler jusqu'au 28/09/1975. Avant qu'il ne cesse de circuler, la composition de cet étonnant train avait bénéficié d'une "modernisation"... La voiture Allemande ex "armistice" (dite "boîte à tonnerre"... à cause du bruit qui régne à l'intérieur!!) à plates-formes d'extrémités avait cédé la place à une voiture mixte fourgon "3 pattes", ex P.L.M., à peine plus moderne! C'est tout dire...
Une petite anecdote peut être rapportée au sujet du transfert de la navette ferroviaire vers un service routier... La S.N.C.F. est autorisée, pour faire suite à sa demande de mars 1974, à supprimer "provisoirement" la circulation entre les gares de Pertuis et Meyrargues à partir du 28/09/1975. Mais il faut attendre le 21/07/1978 pour que la Préfecture entérine définitivement cette autorisation, tout simplement parce que le Comité Technique Départemental des Transports s'y opposait. Mais ne pensons surtout pas qu'il s'opposait à la disparition de cet ultime réminiscence d'un passé ferroviaire révolu, mais il s'opposait au choix de la société d'autocariste affrêté par la Société Nationale, à savoir la maison SUMIAN... Car cette entreprise était implantée dans les Bouches du Rhône et venait ainsi faire concurrence au transporteur vauclusien local... L'aspect ferroviaire était donc bien loin des préoccupations des décideurs et politiques locaux.
Notons que le transfert sur route de la laison Veynes/Aix en 1971, provoque la suppression de la navette en correspondance avec le train n°1913. Quant à l'autorail n°1940 desservant Pertuis, il est purement et simplement supprimé et remplacé par une navette vers Meyrargues. La navette ferroviaire qui circule donc encore 4 années, devient alors le seul train de voyageurs visible en gare de Pertuis... Les derniers trains de voyageurs (si on peut les appeler ainsi) "réguliers" quittent finalement la ligne avec la suppression de la navette... Il circule toutefois, occasionnellement, des trains de pèlerins au départ de Digne et à destination de Lourdes... mais on ne peut pas parler, ici, d'un "service régulier".
La fin des années 90 voit toutefois des discussions engagées en vue d'une réouverture "partielle" du trafic voyageurs à Pertuis, en relation avec la construction du T.G.V. Méditerranée. Car, si plus aucun train de voyageurs ne s'arrête en gare, la vente des titres de transport y est restée très active. Malgré tout, les candidats au voyage doivent aller prendre leur train à Meyrargues... dans le Bouches du Rhône. Et encore, celui-ci ne dessert-il pas le Vaucluse. Le trafic pourrait, en premier lieu, être repris entre Pertuis et Marseille via Meyrargues et Aix en Provence. La défense du rail prend d'ailleurs des allures de fête, le 25 avril 1998 à Pertuis. Une manifestation est organisée par diverses associations travaillant à la réouverture de la ligne au trafic voyageurs et reçoit un accueil chaleureux du public et des représentants des collectivités locales, mairie ou Conseil Général et Régional... Le clou de cette manifestation aura sans doute été le venue du nouvel automoteur T.E.R. X 72500, acheminé depuis Marseille. Il sera bien sûr rappelé au cours de cette visite que la ville de Pertuis et ses environs sont en pleine expansion démogarphique, ce qui pourrait amplement justifier la reprise de relations ferroviaires avec Marseille ou Avignon.
Il est imaginable qu'un jour prochain des autorails, dans le cadre des Trains Express Régionnaux, circuleront à nouveau entre Pertuis et Avignon via Cavaillon et L'Isle sur Sorgue. Le contrat de plan Etat/régions signé en 2000 le laisse espérer. Pour l'instant, le 3/09/2001, la gare de Pertuis voit enfin revenir à elle, après 26 ans d'absence, du matériel roulant pour les voyageurs... Cette fois c'est du matériel moderne qui est appelé à circuler. L'arrivée du premier automoteur X T.E.R. de liaison entre Marseille, Aix en Provence et Pertuis, est saluée par une importante délégation de personnalités; Maire, Conseillers Généraux... Désormais 9 trains viendront chaque jour déposer et pendre des voyageurs à Pertuis, pour les conduire dans le département voisin... Un service interrompu depuis 50 ans (hormis la navette brinquebalante)! Mais pour l'instant les voyageurs ne circulent pas vers... Avignon.
Le transport des marchandises...
Le transport des marchandises a été très important sur cette ligne. Ce sont essentiellement les produits agricoles qui sont convoyés par le rail. On note un important commerce de feuilles de mûrier, de cocons, de primeurs et de fruits de toutes sortes à Cavaillon. On réclame aussi des wagons couverts à Cadenet (alors que la Cie. propose des wagons découverts!!) pour enlever les grandes quantités de raisins... La Cie. ne semble d'ailleurs pas avoir toujours été à la hauteur, tant en matière de matériel roulant que de moyens de stockage et de manutention des marchandises. Non seulement les gares sont encombrées mais le matériel roulant n'est pas toujours en adéquation avec la demande (matériel inadapté ou en nombre insuffisant), et le circuit de retour des "banastes" est trop lent et entrave les expéditions... On expédie, par ailleurs de la vannerie à Cadenet. Les expéditeurs demandent la possibilité de réaliser leurs envois avec un code adresse pour éviter que celles ci n'apparaissent en clair sur les colis.... et posent des problèmes de concurrence. Mais ce système beaucoup trop complexe à gérer est refusé par le P.L.M.. Au seuil de la première guerre, on comptabilise encore à Villelaure une expédition de 2 500 Tonnes de raisin, 1 600 Tonnes de pommes de terre, 700 Tonnes de fourrage, sans compter la farine, les bestiaux... plus de 40 wagons par jour!! La région est d'ailleurs particulièrement renommée pour ses pommes de terre... Et puis, petit à petit, les transports ferrés périclitent...
Bien que ces expéditions aient disparu, Il persiste encore de nos jours un certain "passage" sur cette ligne. Des produits chimiques pour les usines de la haute vallée de la Durance. On comptait encore en 1981, 2 trains complets. L'un de sel de Port Saint-Louis du Rhône à Saint-Auban et l'autre retournant des citernes vides (jusqu'en mars 2006). Circulait encore un train d'hydrocarbures de Berre sur Saint-Auban, un train R.O. Miramas/Saint-Auban avec des éléments pour Pertuis. En retour, on rencontrait un train complet le "lessive de soude" Saint-Auban/ Petit Quevilly (76), un train de ballast pour Miramas et enfin deux trains R.O. omnibus pour Miramas... Occasionnellement circulaient sur la ligne des trains complets d'essence pour Mison, au nord de Sisteron... Des trains transportants des eaux minérales circulent également sur la ligne dans les années 90 apportant un trafic en transit relativement important.
La vie au quotidien...
Le 19/07/1870, la France déclare la guerre à la Prusse. Le combat tourne court et les Prussiens envahissent la France. Le 4/09, après le désastre de Sedan, l'Empereur est destitué et cela plonge le pays dans d'importants troubles politiques. Octobre 1870, la gendarmerie de Pertuis dresse un PV pour une tentative de déraillement du train mixte N°300 entre Pertuis et Mirabeau. Des dalles ont été soulevées et posées entre les rails! De plus, les éclisses ont été déboulonnées à plusieurs endroits et posées sur les rails. Cet acte de malveillance semble être, pour la gendarmerie, le fait de personnels de la Cie.. Heureusement il a été découvert 26 minutes avant le passage du convoi...
L'importante gare de Pertuis et les établissements de la ligne sont touchés fortement par les grèves de 1910 et 1920. Quant à la ligne elle perd une part importante de son activité suite à la suppression du service des voyageurs. Ce qui provoque, en même temps des situations totalement ahurissantes... Diverses lois et décrets sont mis en place dans le cadre de la coordination. Les essais de circulations Auto-rails n'offrent pas un rapport suffisant aux Cies.. Elles sont donc définitivement arrêtées (le coût annuel de l'exploitations voyageurs sur la ligne Cavaillon-Pertuis s'élève à 1 249 000 fr. pour une recette de 280 000Fr.! Les remplacement des rames tractées (loco vapeur + voitures) par des autorails porterait le coût d'exploitation respectivement à 903 000 Fr. et 1 104 000 Fr.. Dans tous les cas cela resterait très en deçà des recettes)... Les lignes Avignon-Carpentras, Cavaillon-Apt, Cavaillon-Pertuis, Orange-Cavaillon, Avignon-Nîmes, Orange-Le Buis sont frappées de plein fouet et perdent les dernières liaisons voyageur encore en place.
La seconde guerre mondiale...
Après 20 ans d'incertitudes politiques, l'ordre de mobilisation générale est à nouveau placardé, sur les murs des villes et villages. Le 24/08/1939, un arrêté Ministériel réquisitionne l'ensemble des ressources nationales. Le 1/09 le chemin de fer est à son tour réquisitionné, par arrêté spécial, pour accomplir sa difficile besogne. Le monde entre en guerre... Peu à peu les cheminots entrent en résistance... Le matériel et les ouvrages sont sabotés, les trains sont attaqués, des tracts sont distribués...12 wagons d'explosifs sont "déraillés" entre Cavaillon et Pertuis en novembre 43. Des ponts et ponceaux sont détruits... Mais les actions de la résistance ne se limitent pas à des actes de destruction... En août 1943, un wagon contenant des boîtes de "singe" (CORNED BEEF) est "attaqué" en gare de Pertuis par les F.T.P. du maquis du Luberon. Environ 10 000 boites de conserve sont emportées et enterrées dans une cavité creusée dans une vigne. Quelque temps plus tard les résistants organisent la distribution aux habitants de Pertuis et des environs (1 boite par famille, 1 par enfant). En février 44, le dépôt d'Avignon subit un violent attentat (plusieurs cheminots sont tués). Quelques jours plus tard, une opération similaire est engagée au dépôt de Pertuis. Dans la nuit du 14/15 mars, alors que les alliés débarquent en Provence, la résistance locale réalise avec succès la destruction de 14 machines en stationnement à l'annexe traction après avoir "neutralisé" les gardes-voies de faction. C'est "Yves LARIVEN" jeune résistant de 20 ans, qui pilote l'opération. Il est arrêté un peu plus tard, alors qu'il est blessé dans une nouvelle opération. Jugé sommairement, il est exécuté le 20 mai à Marseille. Une groupe de résistants prendra alors son nom et deviendra, en sa mémoire, le "GROUPE LARIVEN". Groupe qui se montrera particulièrement actif dans la région du Lubéron. Le lendemain, le dépôt subit un violent bombardement et mitraillage. La coupole de la rotonde, l'une des dernières encore subsistante sur le réseau P.L.M., est détruite lors de cette action. Les alliés pilonnent Pertuis, son dépôt et ses viaducs. Celui sur la Durance, saboté le 14 juillet, est touché par l'aviation le 13 août et finalement détruit le 15... Malheureusement, 3 résistants, Giraudon, Agnely et Desolmes, perdent la vie durant le bombardement. Ils sont tués par des éclats de bombes, prés du viaduc du ruisseau de l'ébrette, pour les 2 premiers, prés du transformateur du chemin Saint Roch pour le dernier...
Le 6/06/44 les alliés débarquent en Normandie. Les maquis accélèrent leur action. La ligne des Alpes est particulièrement visée dès les premiers jours de juin. Il faut à tout prix empêcher les déplacements des Allemands stationnées prés de Marseille et tentant de "remonter" en contournant les grandes agglomérations, par Gap et Sisteron. Le 10, un train de marchandises, venant de Pertuis et se dirigeant vers Mirabeau est plastiqué sous un tunnel. Sous la violence de l'explosion, la machine se couche sur la voie, obstruant pour un long moment, le passage... Cette action est l'oeuvre du maquis du Lubéron. La nuit du 13/14 juillet voit la visite des partisans sur le pont de la bif de Pertuis. Cet édifice, pourtant d'une grande importance, n'est curieusement pas gardé. Seulement 2 civils réquisitionnés sont présents sur les lieux pour surveiller 2 engins posés auparavant et encore non explosés... Il est fort probable que ces hommes vont prêter main forte aux saboteurs, avant d'être battus et ficelés pour donner le change... L'action est une totale réussite. Rails cassés, poutres faussées, ligne détruite de part et d'autre du pont... L'ouvrage est pourtant réparé et livré à l'exploitation le 6/08! L'enquête n'aboutit pas... Les fonctionnaires sont bien plus occupés avec des vols de... pommes de terre survenus en gare... C'est Jean Tambour et Julot Fabre qui sont chargés de l'opération. Une autre équipe "s'occupe" du viaduc routier. Le central téléphonique, tout proche, est également détruit. Gilbert Juillard, René Viguier, de leur côté, opérent au pont de chemin de fer au lieu dit "les trois frères", quant à Jojo Bellair et André Vilizo ils "travaillent" sur la "ligne des Alpes"... Le pont sur le canal d'arrosage entre Pertuis et Ste. Tulle est attaqué, de même que celui sur l'Eze. Ils sont inutilisables, rails sectionnés, piles lézardées... Ces actions, coordonnées avec des destructions d'ouvrages routiers sont destinées à bloquer l'armée Allemande sur ses positions. Des chars sont en effet parvenus à Pertuis le 29 et chargés en soirée sur des wagons... Ils sont désormais immobilisés en gare sans espoir de sortie routière ou ferroviaire... Le 20/08/44, les libérateurs parviennent à Pertuis. Il semblerait qu'à ce moment là se trouvaient 2 trains militaires, emportant des canons à longue portée, stationnés en gare. L'un d'eux serait tombé entre les mains des alliés, l'autre attaqué prés de Marseille où il tentait de se réfugier.
Retour à la paix...
La vie reprend son cours, malgré les difficultés et les mouvements sociaux se succèdent... Les cheminots sont à l'honneur au corso de Pertuis en 1955. Depuis plusieurs années, le personnel du dépôt se distingue par l'originalité des chars fleuris à thème ferroviaire qui sont présentés au public. En 1952, est proposé le "TRAIN 1900". C'est un char qui ne demande pas moins de 30 000 roses pour sa décoration. En 1953, c'est la "MICHELINE des PLAGES" qui défile dans les rues. L'année suivante la "GARE de DOM CAMILLO", fait l'émerveillement des spectateurs. Enfin "l'ECOLE des MOUSSES", sujet sur la coordination rail/mer, vaut à la sympathique équipe de bénévoles un important encart dans la presse locale. Le 8/10/1958, l'autorail S.O.M.U.A. qui assure la liaison Pertuis-Cavaillon-Avignon, entre en collision avec un train en gare de Cadenet. Il est 8H du matin lorsque ce train, trop long et engageant le gabarit, est pris en écharpe par l'autorail. Malgré l'aspect impressionnant de l'accident, une seule passagère est blessée... très légèrement.
L'autorail SOMUA accidenté (doc Le Provençal)
"Western en gare de Cadenet", pourrait on titrer dans les journaux du 18/02/1965. Les gendarmes y ont en effet tenté d'appréhender une équipe de malfrats qui avaient pris la fâcheuse habitude de se "servir" dans les wagons... Mais l'affaire a mal tourné et ils ont du ouvrir le feu sur les malandrins qui ont, malgré un blessé parmi eux, réussi à prendre la fuite. Leur voiture est retrouvée un peu plus tard, sans occupants mais chargée des marchandises dérobées... 4 hommes sont interpellés quelques jours après prés de Marseille, un dernier plus tard. Ainsi prend fin l'affaire des "pilleurs de gares" et le gang dit des "blouses grises"...
Puis, petit à petit, la ligne s'étiole... Les gares ferment, le grand dépôt disparaît... Pour autant la ligne de Cavaillon à Pertuis résiste et, plus chanceuse que sa conseour Aptésienne, se trouve encore en ce début de XXI ème siècle en activité. Peut être un jour des trains voyageurs y circuleront encore... Qui pourrait imaginer ce que serait Pertuis et toute la région, si la ligne avait été doublée, électrifiée et prolongée jusqu'à Nice...
Un drame a été évité de justesse le 9/01/2008 sur la ligne de Briançon-Marseille. Il était environ 20h10 lorsqu'un train de voyageurs a déraillé. La locomotive et deux wagons du TER 67484 sont sortis des rails dans une courbe à hauteur du lieu-dit "Chasse Cavalery". Par chance, la rame ne s'est pas renversée mais a poursuivi sa route sur quelques mètres. Les passagers ont été évacués sur la gare de Pertuis...
Le 1/12/2009, un drame se produit sur le PN de la D32 à Mérindol. En début de matinée un sexagénère enfonce avec son véhicule, pour une raison inconnue, la barrière et se retrouve bloqué sur les voies où il est percuté violemment par le train. L'automobiliste décède des suites de ce terrible accident.
Pour aller plus loin...
Autres sites et documents:
- Connaissance du rail N°190
- Le Pertuisien
- La ligne de Cavaillon à Pertuis et aux Alpes.
- Pertuis de l'occupation à la libération.
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