LES "CELEBRITES" DE PASSAGE EN VAUCLUSE..

22 LES PERSONNAGES CELEBRES DE PASSAGE EN VAUCLUSE

 

 

 

Durant des décennies les hommes politiques ou les gens célèbres et importants voyagent essentiellement par le rail. La ligne impériale est souvent parcourue par ces personnages. Certains ne font que traverser la région pour aller plus avant vers la Côte d'Azur, d'autres, à diverses périodes, se rendent en Vaucluse. Tous font au moins une halte technique dans la grande gare Avignonnaise... Qu'ils soient ministres, présidents, empereurs, monarques, riches et célèbres, Français ou étrangers, ils empruntent alors tous des trains luxueux pour leurs voyages officiels ou privés...

A chaque fois qu'ils se rendent en Vaucluse les gares sont en ébullition... Et les trains pavoisés... Petit retour dans le passé...

Dans l'article revue de presse, nous évoquons les voyages de l'Empereur Napoléon III , nous n'y revenons donc plus ici...

En 1873, le Président du P.L.M. en personne, Adolphe Vuitry, est en tournée sur les lignes du réseau. Il se rend à Nîmes, puis à Montpellier, Cette (orthographe de l'époque pour la ville de Sète), Marseille... Puis de Marseille il "remonte" la vallée de la Durance jusqu'à Mirabeau, puis Cavaillon, avant de s'en retourner vers Marseille via Miramas, puis Nice, Valence, Grenoble, Chambéry, etc...

En 1876, le vendredi 31 mars, sa Majesté la reine de Hollande arrive à Orange par le train de 11h40. Elle y est accueuillie par MM Des Hours, sous-préfet, Millet, maire, Tiffy et Chailley respectivement commandant d'artillerie et capitaine de gendarmerie. Le cortège se rend ensuite sur la colline St. Eutrope, puis pour un déjeûner à l'hôtel de la Poste. Elle repart pour Paris par le train de 2H30.

Le 22 mai 1890, Sadi Carnot (petit fils de Lazare Carnot) est en visite officielle en Avignon. La gare est pavoisée et drapée de bleu blanc et rouge. Une estrade est dressée sur le parvis. Son train entre en gare à 11 H 55. Cent et un coups de canon sont tirés à ce moment précis. Les honneurs lui sont rendus sur place, puis le cortège présidentiel s'élance. Le Président visite en Avignon les hospices ainsi que divers monuments et est reçu à l'Hôtel de ville par le conseil municipal et le Député Maire. La fête est somptueuse. Toute la ville est décorée. Prés de la porte de la ligne un arc de triomphe a été construit avec des gerbes de blé. Le Président est "bombardé" de fleurs tout au long du parcours alors que des jeunes filles exécutent des danses folkloriques.. Le lendemain, il poursuit sa visite en assistant à la manoeuvre de sapeurs pontonniers sur le Rhône, puis se dirige vers la gare de Pont d'Avignon.

En 1891, le Ministre de l'intérieur Constant est en visite officielle en Vaucluse. Il se déplace d'Avignon à l'Isle sur Sorgue et Carpentras où il est invité aux festivités commémoratives du centenaire du rattachement du Comtat Venaissin à la France...

En août 1894, la ville de Cadenet est en fête. On inaugure la statue du "Tambour d'Arcole". Un train spécial y conduit les personnalités. Il y a, ce jour là, trois ministres (Travaux Publics, Beaux arts et Instruction publique). Le train les y conduit depuis Avignon, Cavaillon, Carpentras où ils sont en visites officielles. Ils sont conduits ensuite, toujours par le rail, à Orange où, avec Frédéric Mistral, ils dévoilent au théâtre antique, la statue de l'architecte Auguste Caristie. Trois ans plus tard, le Président de la République assistera, dans ce même amphithéâtre, à une représentation des "Eyrinnies". Profitons de ce paragraphe pour évoquer les "félibres"... Mistral et ses amis poètes et écrivains seront des utilisateurs fréquents des chemins de fer. Dans un esprit d'ouverture et de diffusion de la langue Provençale, il sera emmené à se déplacer fréquemment dans la capitale. Lorsque, vers la fin du siècle il publie son journal "l'aïoli", il en assure la diffusion entre autres dans les gares du P.L.M.... Quant aux spectacles orangeois, ils prennent peu à peu une réputation nationale voire européenne. A partir de 1902, ils prennent le nom de "Chorégies" et attirent chaque été foule de personnalités et d'artistes parisiens, qui arrivent à Orange... par le train. Notons également le bref passage du Président Félix Faure le 8 mars 1896. Alors qu'il se rend à Toulon accompagné de plusieurs ministres et officiers supérieurs, son train ne stationne en gare d'Avignon que de 4 H 19 à 5 H 34 de l'après midi. Malgré ce court laps de temps, une cérémonie avec les personnalités locales est organisée.

En août 1897, le Président de la République, Félix Faure, est en voyage officiel dans le Sud-Est de la France, avant un voyage en Russie. Il est accompagné dans son déplacement par Messieurs les Ministre de l'Instruction Publique, Ministre de la Justice et le Général Zédé. Son périple provençal se déroule sur 2 journées. Le Président quitte, par voie ferrée comme il se doit à l'époque, la capitale le 31 juillet à 10 heures du soir. Il se rend à Valence, où il passe le premier août. Puis, c'est par voie fluviale qu'il parvient à Orange (Roquemaure) à 3 H 15, le soir du 2. Il y est accueilli par les autorités politiques, militaires et administratives locales, puis conduit à travers la ville jusqu'à l'hôpital pour une visite. Après un repas "intime", en tête à tête avec ses ministres, le Maire, le Sous-Préfet, quelques invités et divers élus, il est convié à assister à une représentation au théâtre antique. Il quitte Orange le lendemain, à 7 H 35 du matin, par la gare. Le convoi ferroviaire présidentiel doit rejoindre Grenoble, mais par un circuit ferroviaire assez particulier. Il faut dire que le Président Faure est invité à la cérémonie d'ouverture de la ligne de Pierrelatte à Nyons... Il emprunte donc la ligne Impériale jusqu'à Pierrelatte, puis la quitte pour rejoindre Valréas par la voie unique. Il y stationne cinq minutes, puis se rend à Nyons où il marque l'arrêt à 10 H 10, le temps de manoeuvrer les machines. Il y est reçu par les édiles et est convié à un lunch offert à la Mairie. Le convoi et ses illustres voyageurs quittent Nyons à 11 H 35, pour revenir sur Pierrelatte, puis rejoindre Valence, Romans, Saint Marcellin et enfin Grenoble (un déjeuner est servi durant le voyage). Le voyage présidentiel se poursuit ainsi jusqu'au 10 août en Savoie et Haute Savoie... Il est intéressant de noter que la composition du train présidentiel doit permettre l'accompagnement (avec armes et bagages) par ses 2 secrétaires particuliers, son valet de pied, son télégraphiste, ses quatre officiers d'ordonnance, et trois inspecteurs, ainsi que les trois domestiques attachés au service de ses invités... Inutile également de préciser que le voyage est minuté, et que des conditions extrêmes de sécurité son prises, plusieurs jours à l'avance. Le Sous-Préfet d'Orange, mobilise la troupe, la gendarmerie, et tous les services de sécurité... Un personnel en nombre important qu'il faut nourrir et loger sur place... Quant au P.L.M., il met en route des trains spéciaux pour l'acheminement des populations souhaitant venir acclamer le Président à Orange ou Nyons (depuis Pierrelatte, Valence, Avignon, Orange, Cavaillon, Arles, Carpentras...).

En 1898 le Président est en déplacement à Nice. En août 1900 il descend à marseille. Le 7 avril 1901 il se rend à Nice et Toulon. En avril 1903 le Président de la République est en voyage officiel en Algérie et Tunisie. Il s'embarque à Marseille. En avril 1904 il voyage en Italie. En mars 1907 il se rend à Toulon pour soutenir les victimes de la catastrophe de l'IENA. Le 25 avril 1909, un voyage est organisé dans le Var et les Alpes maritimes.

Le 17 février 1907, Emile Loubet, ancien Président de la République, G Thomson, Ministre de la marine, H Brisson Président de la chambre des députés, E Guérin vice président du Sénat, G Robinet président du Conseil Général, J Reinach président des anciens amis de Gambetta sont accueillis à la gare de Cavaillon par Joseph Guis, maire. Tous ces grand hommes sont réunis dans la cité Cavarre pour l'inauguration du nouvel hôpital hospice, mais surtout pour l'inauguration d'un monument à la gloire de Gambetta.
En 1911, les 1 et 30 avril, le Président de la République est en voyage en Tunisie. Les 2 et 3 octobre, il se rend à Toulon pour assister aux obséques de victimes de l'explosion du "LIBERTE". Au retour, la voiture du train présidentiel est détachée en gare d'Avignon et incorporée à un train vers Cette (Sète) alors que le reste du convoi continue sur Paris. Les 7 et 9 juillet 1913, il se déplace à Toulon. Le 5 avril 1914 il se rend à Eze.

En 1913, le Président de la République, H Poincaré est en voyage officiel en Espagne. Parti de Paris, par Bordeaux, il boucle son voyage en rentrant via Marseille, Aix en Provence, Arles et Avignon. C'est le 13 octobre à 13 h 15, qu'il est accueilli en gare, puis conduit pour une visite officielle, en ville. Il se rend en gare d'Orange le lendemain, où il rencontre de nombreuses personnalités, dont des responsables du P.L.M., descendus tout spécialement. Il se rend ensuite à Sérignan où il rencontre Jean-Henri Fabre dans son "harmas". Il quitte la ville par le rail à 17 H 30.

VISITE DU PRESIDENT POINCARE EN 1913

Le Président Poincaré est accueilli à la descente du train...

A chaque fois que le Président de la République se déplace, c'est par le rail. Les voies ferrées tout au long du département et la gare d'Avignon où le train marque l'arrêt, sont étroitement surveillées. Tous les hommes disponibles sont mis à contribution, des gardes champêtres aux gendarmes, policiers et militaires, jusqu'aux employés des chemins de fer. Le déploiement du dispositif est réglé très à l'avance et suivi de près par les autorités. Le train présidentiel est suivi de gare en gare par des observateurs qui télégraphient aux autres établissements l'heure de passage et les remarques éventuelles...

Télégramme type envoyé par la gare d'Avignon après le passage d'une haute personnalité...
Commissaire spécial à intérieur, sûreté Paris, préfets Avignon, Marseille, Draguignan, commissaires spéciaux Marseille, Toulon et sous préfet Toulon
Monsieur Président de la République et messieurs les ministres continuent sans incident pour Toulon par train 17 à 5 h du matin...

Le 15 mars 1921, le Président de la République Millerand est en visite en Avignon. Il arrive en gare à 16 h 40 et repart à 22 h 00 après une visite officielle en ville et avoir assisté, en soirée, à une représentation au théâtre.

(Bulletin P.L.M. 1930)

En 1930, le Ministre des P.T.T., M Jules Jullien est en visite à Vaison. Il y parvient par le train et y est invité en vue d'obtenir des subventions pour les fouilles archéologiques de l'abbé Sautel.

La fanfare et un nombre impressionnant de visiteurs sont venus accueillir le ministre des P.T.T. en 1930

En 1938, le 31 juillet, le Président de la République Albert Lebrun est en voyage officiel en Vaucluse. Il est en visite à Avignon dans le cadre de la VI e fête nationale des vins de France. Il est accompagné de Messieurs Queille, Ministre de l'agriculture, Lachambre, Ministre de l'air et Jean Zay, ministre de l'éducation. Le train présidentiel est accueilli en gare d'Avignon à 9 heures. Il se rend à l'hôtel de ville puis part ensuite pour visiter les vignobles du Vaucluse et du Gard. Il se rend également à Orange pour assister à une représentation artistique au théâtre antique. Il quitte la région par le train, d'Orange à 23 h 59... La S.N.C.F. propose, pour vette journée aux personnes désireuses d'assister au passage du Président de la République, des trains à tarifs spéciaux.

M Albert Lebrun, Président de la République à son arrivée en gare d'Avignon a été reçu par de nombreuses personnalités. Aux côtés du Président : MM Edouard Daladier, président du Conseil; Edouard Herriot Président de la chambre des députés; Ulysse Fabre, Sénateur, Président du Conseil Général de Vaucluse; Louis Gros, Sénateur-maire d'Avignon, Chavin, préfet de Vaucluse, etc.

VOYAGE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE...

A la gare

A 8 heures et demie l'important service d'ordre est en place. Les avenues sont barrées par des détachements de dragons et les troupes d'infanterie forment la haie tout au long de la rue de la république, sur tout le parcours. La vaste esplanade sur laquelle s'ouvre la gare d'Avignon se prête à l'organisation d'une réception solennelle. Tout autour du terre plein sont rangés les troupes coloniales constituant le piquet d'honneur, avec le drapeau du 27 eme régiment de tirailleurs algériens, aux glorieuses fourragères et sa garde : la fanfare-nouba en grande tenue orientale de parade et l'Etat Major du régiment..
(Archives départementale de Vaucluse)

La période de guerre... Les voyages "du maréchal".

On note le passage du maréchal Pétain, en novembre 1940. Il ne fait qu'un bref arrêt en gare d'Avignon. Il revient dans la cité des papes le 4 décembre suivant. Il s'y arrête cette fois une vingtaine de minutes. Malgré ce temps très court une très importante cérémonie est prévue en gare. L'ensemble du bâtiment est interdit aux voyageurs, un service d'ordre particulièrement important est mis en place, tandis que le B.V. est drapé de tricolore. Une estrade est montée sur le parvis, dans la cour des voyageurs, au niveau du sol de la salle des pas perdus. Un tapis rouge est déroulé sur le quai, lequel est orné d'innombrables plantes vertes. Pour terminer, l'une des salles d'attente est transformée en salon pour la circonstance. Les murs sont décorés de magnifiques toiles du musée Calvet! Le train officiel entre en gare à 23 H. Le maréchal est accueilli sur le quai par une délégation militaire, puis est tout de suite conduit dans le "salon" où il rencontre une représentations des autorités civiles et militaires et des corps constitués. La musique de l'asile de Montdevergues joue la marseillaise, alors que des jeunes filles en costume traditionnel remettent au maréchal un cadeau inestimable... Un manuscrit original de Frédéric Mistral, ses premières lignes de "MIREIO"... Puis le Maréchal apparaît à l'importante foule massée depuis le début de l'après midi dans la cour des voyageurs, malgré l'heure tardive et le froid. Après une brève allocution il quitte l'estrade de bois sous les applaudissements et s'engouffre dans le B.V. d'où il regagne sa voiture et quitte Avignon. Il repasse à diverses reprises dans la région mais à chaque fois pour un bref arrêt technique en gare.

Le 30 juin 1941, une représentation diplomatique de l'U.R.S.S. fait une escale dans le cité papale. Le train spécial avait quitté Vichy à 23 H 45. Il passe en Avignon à 7 H 27 et quitte la gare à 7 H 34 pour Cerbére. Bien que le "séjour" prévu ne soit que de quelques minutes au petit matin, la surveillance de la gare est effectuée par la garde mobile. L'évacuation éventuelle des locaux est envisagée... si nécessité. Puis, le 16 juillet c'est l'ambassadeur de Chine en Allemagne qui marque un bref arrêt en Avignon. L'ambassadeur accompagné de plus de 40 personnes voyage dans 2 voitures rajoutées sur un train régulier. Il se dirige sur Narbonne. Son train entre en gare à 2 H 55. Il quitte le Vaucluse à 15 H 40. Cette visite se déroule sans encombre. le maréchal Pétain, décidément grand voyageur, fait une nouvelle escale en Vaucluse le 22 juillet. Il s'arrête un quart d'heure en gare, au retour d'un voyage à Aix en Provence et Marseille.

L'Amiral de la flotte Darlan traverse la gare à de nombreuses reprises, lors de déplacements sur Toulon. Il y passe, entre autres, les 16 septembre et 24 décembre 1941, 20 et 22 janvier, les 10 et 13 mars, 17 et 20 mai 1942... A chaque fois son train effectue une escale technique de 10 à 15 minutes en Avignon. Bien que ces voyages ne sont pas "officiels", police et gardes mobiles sont à chaque fois mis en état d'alerte...

Le 16 septembre 1941, le maréchal s'arrête en Avignon pour une visite rapide des casernes, entre 9 H 30 et 11 H 00. Il est reçu en gare par les autorités civiles et militaires. Le 21 janvier 1942, il circule entre Cavaillon et Pertuis suivant l'horaire: Cavaillon 17 H 30 / 17 H 40 Pertuis 18 H 50 / 18 H 55 Il effectue le voyage de retour le lendemain Pertuis 15 H 20 / 15 H 25, Cavaillon 16 H 35 / 16 H 40, Fontcouverte 17 H 10 / 17 H 20 .

Le 13 mars 1942. il marque l'arrêt à Orange. Il arrive à 9 H du matin et repart à 12 H 15. il effectue durant ce laps de temps à une inspections des casernements orangeois. Puis il se rend en Avignon pour une opération similaire, laquelle se déroule entre 1 H 35 et 8 H 45 de l'aprés midi...

Le 16 juillet 1942 Il passe à nouveau dans la cité papale. Il se dirige vers Ollioules à bord d'un train spécial. Il s'arrête en gare entre 5 H 52 et 6 H 02. Le voyage de retour est effectué deux jours plus tard, toujours incognito, toujours par train spécial... Stationnement entre 1 H 12 et 1 H 20.

Le 18 mai 1942, l'orchestre philharmonique de Berlin voyage d'Espagne jusqu'en Allemagne. Le train spécial stoppe pour ravitaillement en Avignon entre 2 H 50 et 3 H 00. Les fonctionnaires du service des voyages officiels sont chargés de la surveillance de ce train à haut risque...

Gare pavoisée à l'occasion de voyages présidentiels. Ici la gare d'Avignon pour le voyage de Sadi Carnot, le 22 mai 1890.
(Coll Capdeville)

En octobre 1942, un voyage officiel du Maréchal Pétain est organisé en Vaucluse. Bien que prévu sur plusieurs journées avec visites dans diverses sous-préfectures, le voyage est finalement réduit à une seule journée en Avignon, dont une prise d'armes dans la cour de la gare. Accueilli une fois encore en gare aux environs de 11 heures, le chef de l'Etat doit être conduit jusqu'à l'hôtel de ville puis au rocher des Doms. Diverses cérémonies sont organisées tout au long de la journée. Une foule immense accueille le maréchal dans la préfecture, mais de très nombreux Vauclusiens sont également de la partie. Ne pouvant pas pour cause de pénurie de véhicules, être acheminés vers Avignon par la route, les partisans et admirateurs du maréchal sont invités à utiliser le train. La S.N.C.F. met à leur disposition des voitures supplémentaires aux trains en provenance de Valence, Marseille ou Cavaillon et organise des trains spéciaux comme par exemple un convoi entre Vaison et Orange... La gare Avignonnaise connaît, une fois encore, le fièvre des "grands jours". En fin de journée, vers 19 H, le chef de l'Etat rejoint la gare où l'attend son train à destination de Vichy.

En 1943, Bousquet, Secrétaire Général de la police et Oberg, général Allemand, font halte en Avignon. Partis de Marseille dans une voiture spéciale attelée à un train régulier ils parviennent en gare à 22 H 17. En octobre, le colonel Bonhomme, officier d'ordonnance du maréchal Pétain, effectue une visite des installations S.N.C.F. et principalement du dépôt des machines. Il y est bien accueilli. Les cheminots lui réclament seulement une attribution supplémentaire de savon, de chaussures et vêtements de travail...

Le 31 juillet 1945, Son Altesse le Bey de Tunis, traverse le Vaucluse en direction de Marseille. Le train s'arrête en gare 11 minutes entre 6 H 44 et 6 H 55. Police, troupe et gendarmerie sont en état d'alerte pour faire face à toute éventualité.

LOCOMOTIVE PAVOISEE POUR TRAIN PRESIDENTIEL

Trains pavoisés à l'occasion de voyages présidentiels. Ici la 231 G du MECRU Morand, le 12 juin 1949, au dépôt d'Avignon.
(Coll Capdeville)

Les derniers "grands" voyageurs ferroviaires...

Le 19 octobre 1945, M Raoul Dautry, Ministre de la reconstruction se rend en visite officielle en Avignon. Il visite, accompagné des autorités locales, les quartiers sinistrés et pose la première pierre symbolique de la reconstruction du quartier des rotondes.

Le 15 février 1947, c'est le Ministre du commerce Letourneau, qui est accueilli en gare à 7 H 25. Il quitte le Vaucluse le lendemain par le train de 23 H 29.

Le 13 avril 1947, le Président V Auriol est en voyage officiel en Vaucluse. Quel spectacle majestueux que ce train présidentiel tracté par la 231 H 1 entièrement pavoisée entrant en gare d'Avignon...

Le 3 mai 1947, c'est le Président du Conseil Ramadier, qui reçoit les honneurs en gare d'Avignon à 7 H 56...

Le 7 mai 1949, le Ministre de l'agriculture est de passage en Vaucluse, il s'arrête en Avignon. Les mois de mai et juin sont riches en visites officielles... Les 27 et 28 mai, 5 et 12 juin, c'est le Président Vincent Auriol qui voyage dans le sud de la France. Le premier voyage se déroule entre Avignon et Marseille, le second entre Avignon et Valence, le dernier entre Avignon et Valence également. C'est l'équipe André Morand /Marcel Couperon du dépôt d'Avignon qui assure la traction. La machine est la 231 G 276 tender 30 A 225. L'équipe est accompagnée durant les voyages par le chef de dépôt mouvement Gacerme le contrôleur de traction Lucy et l'ingénieur d'arrondissement Chaussmit de Valence. Quelques jours plus tard, le 4 juin, c'est le Secrétaire d'Etat au commerce qui est conduit jusqu'à Apt par voie ferrée...

Le 29 septembre 1950, M Lapie, Ministre de l'éducation nationale est reçu en gare à 20 H 39...

Bien avant guerre, et sans que nous ayons pu dater ces événements, nous avons pu entrevoir que diverses personnalité étaient passées en Avignon. Parmi elles, l'Impératrice Zita, le Roi du Danemark et Gustave V, Roi de Suède...

Visite officielle en Vaucluse, le 22 mars 1952. La gare d'Avignon reçoit, à 8 H 41 par le train 31 auquel une voiture spéciale a été ajoutée, M Morice, Ministre des Travaux Publics. C'est vers Pertuis que ce dirige le Ministre. Il y assiste aux cérémonie d'inauguration du nouveau pont... Le 29 juillet, la Reine Juliana est en visite officielle. Elle est reçue en gare d'Orange. Le 25 octobre, Vincent Auriol est en visite officielle en Vaucluse. Il est reçu en début de matinée à Donzére, puis à Bolléne, où il participe aux cérémonies d'inauguration des nouvelles installations hydro-électriques. Il se rend, ensuite, en Avignon par voie fluviale. Il quitte le Vaucluse par le train à 22 H 30, par la gare d'Avignon.

Cérémonies d'accueil de la Reine Juliana des Pays Bas en gare d'Orange le 29 juillet 1952.
Collection Archives Municipales d'Orange

En 1955, une personnalité se rend en visite officielle en France. L'Empereur Haïla Sélassié s'y déplace en train. Le 2 janvier, un wagon salon est attelé au MISTRAL. L'Empereur est de passage sur la ligne impériale. Son train marque divers arrêts en Vaucluse dont un à Bolléne. Au mois de mai, M Daladier, participe à la cérémonie de pose de la première pierre de la cité des "CASTORS CHEMINOTS" au quartier Monclar en Avignon.

Comme suite à la terrible catastrophe de Bolléne, le 20 juillet 1957, MM Louis Armand, Président de la S.N.C.F. et Edouard Bonnefous, Ministre des Travaux Publics, se rendent, par autorail spécial, en gare de Bollène. Ils y rencontrent les autorités locales, avec en tête le Préfet Boissier, pour un "pèlerinage" technique. Puis, ils réconfortent les blessés des hôpitaux.

Le président des USA, Eisenhower, venu à Toulon en Décembre 1959 puis remontant sur Paris par la voie ferrée, fait halte à Avignon pour changement d'équipe de traction. C'est la BB 9245 avec l'equipage d'Avignon qui est en tête pour la poursuite du voyage.

C'était le 18 decembre 1959... Jean Villeseche (à gauche sur la photo ) va prendre les commandes de la BB 9245.

En 1963, le Général De Gaulle, Président de la République, est en visite officielle dans le sud du pays. Il y séjourne entre les 24 et 29 septembre, et visite l'Ain, la Drôme, le Vaucluse etc... Il parvient le 25 en Avignon par la route, puis quitte la cité papale le 26 par le rail. Son autorail spécial quitte la gare à 8 H 15, puis marque l'arrêt à Pierrelatte et Montélimar.

La disgrâce du chemin de fer...

Et puis, avec la dispartion du pouvoir de Charles de Gaulle, fervent partisan du chemin de fer, la mode des voyages présidentiels par voie ferrée s'éteint. Les nouveaux dirigeant dédaignent le chemin de fer, voyageant désormais quasi exclusivement par la voie des airs. Les voitures présidentielles sont garées en attente... (visibles, pour certaines, à la cité du train à Mulhouse).

Seuls les parlementaires utilisent encore couramment le T.G.V. pour se rendre dans la capitale.

L'année 2000 voit quelques manifestations ayant comme cadre ou comme support les chemins de fer. Parmi celles ci, le passage du "TRAIN DES PIECES JAUNES", organisé par LA POSTE afin de collecter de l'argent pour l'aide aux enfants malades. Le convoi marque l'arrêt quelques minutes en gare d'Avignon, où se massent une foule considérable, des élus et divers artistes. Mme Chirac, épouse du Président de la République, marraine de l'opération, est également dans la rame.

LES OFFICIELS PRENNENT L'AVION!!

Le 7 juin 2001, le jour tant attendu de l'inauguration de la ligne T.G.V. Méditerranée est arrivé. L'épicentre de la manifestation se trouve en Avignon, plus précisément sous le viaduc des Angles (sur la rive gauche). C'est là que sont installés de gigantesques gradins, des toiles de tente pour abriter les invités de la chaleur torride qui règne ces jours en Vaucluse. Dés le matin, la rame 531, débarrassée de la voiture laboratoire quitte Montpellier pour Paris. Elle marque l'arrêt dans toutes les gares pour prendre à son bord de nombreux journalistes. Le premier T.G.V. n° 677 quitte la voie 23 de Paris gare de Lyon, à 13 heure; à son bord 350 invités, personnalités et journalistes (en réalité 4 autres rames sont affrétées spécialement pour cette journée). C'est l'occasion de découvrir également les nouveaux uniformes de cheminots... Trois heures plus tard, la rame atteint Marseille. C'est là que le Président de la République et son épouse, (curieusement venus par la voie des airs) sont accueillis par Jean Claude Gayssot, Louis Gallois et Claude Martinand. Après avoir dévoilé le "totem inaugural", le Président et les invités les plus prestigieux prennent place à bord d'une rame DUPLEX parée d'un ruban tricolore pour se rendre en Avignon. Ils y parviennent après un arrêt en gare d'Aix en Provence à 18 heure 23 et y sont accueillis par le maire Marie Josée Roig. C'est ici que se déroule la cérémonie proprement dite, sous le regard de caméras de télévision du monde entier. Plus de 5000 personnes, sont invitées à y assister. Parmi elles sont remarqués, MMme Chirac, Président de la République, Louis Gallois, Président de la S.N.C.F., Claude Martinand, Président de R.F.F., Jean Claude Gayssot, ministre des transports, Loïk le Floch Prigent et Jacques Fournier, anciens Présidents de la S.N.C.F., Jean Claude Gaudin, Maire de Marseille, Gilles Cartier Directeur de la région S.N.C.F. de Marseille, Guillaume Pepy directeur général délégué clientèle, ainsi que des artistes du Show business; Mireille Mathieu, Michel Drucker, Jean Pierre Foucault, etc., etc...Outre les discours du Président de la République, de L. Gallois et C. Martinand, les invités ont pu se rafraichir et se restaurer aux buffets mis à leur disposition, assister à des spectacles musicaux, chorégraphiques et un spectacle pyrotechnique exceptionnel tiré depuis le viaduc.

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Les documents et photos illustrant cet article sont issus de la collection de l'auteur (Coll Villeseche, Capdeville, AD Vaucluse)...

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27/10/2007
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