Valréas, le pont de la Fosse... Avec une belle 040.

Passons en revue quelques uns des ouvrages parmi les plus représentatifs...

Dans la catégorie des ponts "Eiffel", le plus grand est sans conteste le pont de la ligne Avignon-Nîmes. A partir de 1880, des trains circulent en parallèle à la ligne impériale, sur la rive droite du Rhône, entre Lyon et Nîmes. Dans le but de permettre une liaison entre les 2 rives, le P.L.M. décide, en 1883, la création d'une ligne complémentaire et d'un pont sur le fleuve. C'est, au départ, entre Roquemaure et Caderousse qu'est envisagée cette construction. Mais celle-ci, porteuse d'espoirs de rapports commerciaux importants fait l'objet de convoitises de la part de plusieurs communes. Arles, Tarascon, Beaucaire et Avignon se montrent particulièrement intéressées. C'est finalement Avignon qui l'emporte face à ses compétitrices, mais les travaux seront lourds.

Travaux de construction de la tranchée entre Aubignan et Carpentras. L'ouvrage qui croise la voie ferrée est un aqueduc pour le canal de Carpentras.

La traversée est effectuée sur un ouvrage métallique, à 2 voies, de 532 m (6 travées de 70m + 2 de 56m). Les travaux, réalisés par la Cie. FIVES-LILLE, débutent le 13/01/1901. Le 15/02/04, le raccordement est livré à l'exploitation. Mais ce viaduc n'est pas seul de sa "catégorie". De nombreux ouvrages métalliques sont encore visibles, dont un que nous connaissons bien... tout près de la gare d'Aubignan-Loriol. On en trouve aussi près de Bollène. Il en est un qui malheureusement a disparu dans les années 50, à Pierrelongue sur l'OLB. Il en est aussi un important, à Orgon, qui permet à la ligne Cavaillon/Miramas de franchir la Durance.

Puisqu'il est ici question de la Durance, venons en aux ouvrages en maçonnerie, dont le plus important est celui d'Avignon. Il est le "patriarche" du département. Dans le bras de fer qui oppose Avignon et Talabot sur le tracé d'une ligne depuis Marseille, la traversée de la Durance est l'un des points critiques (Revue Connaissance du Rail n° 284/285). Pour voir le Chemin de Fer parvenir jusqu'à elle, Avignon accepte de financer en partie l'ouvrage nécessaire.

En 1841, le maire écrit: "C'est une question de vie et de mort pour la prospérité de la vie commerciale et manufacturière de la ville et d'une grande partie du Vaucluse que le chemin de fer aboutisse à Avignon..." Après de lourds travaux la ligne est ouverte aux voyageurs en 01/1848, mais jusqu'à Rognonas. Elle s'achève encore aux portes du département. C'est le 5/03/1849 (voyageurs, le 23/03 marchandises), que la liaison Avignon-Marseille empruntant le fameux viaduc, est ouverte...

Les viaducs en maçonnerie sont encore plus nombreux. Citons pêle-mêle, parmi les plus importants, le pont de la fosse, près de Valréas, les viaducs d'Orange, Apt, Carpentras, Bédarrides ou Jonquières... Tous de belle facture.

Notons que beaucoup de ces ouvrages ont eu à subir la "visite", parfois répétée, des résistants ou des bombardiers durant la dernière guerre (de nombreux ouvrages ont été démolis plus tard pour dégager le gabarit au moment des travaux d'électrification. Reconstruits ou non). En 1944 les viaducs d'Avignon font l'objet de multiples attaques aériennes. Celui sur le Rhône subit des attaques qui, meurtrières pour les environs, ne permettent pas sa mise hors service, malgré les "blessures" infligées. Les Allemands en retraite l'abattent finalement, précipité dans le fleuve, dans un grand fracas, le 24/08/1944. Les troupes US font alors construire un pont provisoire, en bois(!), parallèle au viaduc, le temps qu'il soit relevé et reconstruit, tronçons par tronçons.

Le viaduc de la Durance est partiellement détruit en 44. Réparé provisoirement par les Alliés, une seule voie est remise en service! L'autre "moitié" est aménagée en voie routière, pour remplacer de longs mois durant, le viaduc de Rognonas totalement effondré! On croise donc sur son tablier des trains et des... tanks!
Bien d'autres ouvrages, pourtant modestes seront aussi endommagés... Puis reconstruits.

Le viaduc d'Avignon en 1944... Durant les attaques aériennes et après son sabotage par l'occupant en retraite.

Il serait impossible de terminer cette page sans évoquer les ouvrages modernes, construits pour la ligne T.G.V, dont le plus impressionnant se trouve encore une fois à Avignon. Véritables prouesses architecturales et techniques ces ouvrages en béton armé (et acier pour certains) ont été construits à la fin des années 90.

Estacade provisoire durant les travaux du triage de Champfleury à Avignon.

Mais les ouvrages d'art ne sont pas constitués uniquement de ponts et viaducs... N'oublions pas les tunnels (ou suivant le terme officiel, les "souterrains"). Ils ne sont que 4 (St. Saturnin, Mirabeau, Bonpas T.G.V. et la tranchée couverte d'Avignon T.G.V.). N'oublions pas non plus les "tranchées, comme celles de "La Pécoulette" ou entre Aubignan et Carpentras qui ont, sans aucun doute, dû demander un travail considérable pour leur creusement...

Construction d'un des viaducs jumeaux d'Avignon T.G.V.

LISTE (incomplète?) D'OUVRAGES D'ART FERROVIAIRES VAUCLUSIENS ENDOMMAGES PAR FAITS DE GUERRE.

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