ARCHITECTURE LLM PLM

150 ARCHITECTURE L.L.M / P.L.M ... S.N.C.F.

 

Le monde des chemins de fer est très particulier en terme d'architecture. Qu'il s'agisse des bâtiments pour les voyageurs et annexes, pour le service des marchandises, pour le remisage et l'entretien pour les voitures, wagons et locomotives, ponts et viaducs... Tout ceci constitue une infrastructure très spécifique. Toujours particulières à une compagnie, parfois adaptées aux usages et matières premières régionales, souvent modifiés tout au long de leur carrière, les constructions ferroviaires anciennes conservent un cachet spécifique et unique que nous reconnaissons facilement et que nous ne retrouvons plus tout à fait dans les gares "modernes" tout béton, verre et métal...

Ancien abri à voyageurs LLM de la gare de Lapalud photographié en 1995... transformé en poste électrique. Plus de quai, plus de BV en face... La fomre des 3 portes accolées reste visible.

Il est possible de scinder les nombreux éléments architecturaux en diverses familles, sous-familles, époques et styles.

LES INSTALLATIONS POUR LES VOYAGEURS...

Si nous commençons par l'édifice le plus "important" c'est au B.V. (Bâtiment des Voyageurs) que nous devons nous intéresser.
Il n'est pas à proprement parler le plus important au point de vue surface, au point de vue fonctionnel ou exploitation, mais il est certes le plus important vis à vis du public. Il est avant tout la "vitrine" de la Cie. sur le monde extérieur, lien direct entre le rail et ses utilisateurs. Peu de voyageurs, surtout fortunés, ne connaissent les noirs dépôts de locomotives ni les triages aux voies encombrées, mais tous arrivent en calèche, diligence ou à pied sur le parvis de la gare. Là, l'image première qu'il perçoivent est celle représentant la Cie. qui va les transporter.

Les grandes Cies. ne s'y étaient pas trompées. Nous en avons encore des traces tangibles sous les yeux. En remplacement des rudimentaires "embarcadères" elles n'ont pas hésité, dans le but d'afficher ostensiblement leur puissance financière et technologique, à édifier des bâtiments très ouvragées, véritables prouesses architecturales. Toutefois seules les "grandes" lignes seront pourvues de ces gares monumentales. Les lignes secondaires, ne posséderont que des établissements plus modestes, voire quelquefois plutôt "spartiates".

Les différents BV des gares vauclusiennes sont classables en deux époques distinctes. Les B.V. de l'ancienne Cie. de L.L.M. (le B.V. d'Avignon centre étant à l'origine un BV LLM remplacé ensuite) et ceux construits sous l'égide du P.L.M. (eux même encore classés en diverses "sous-époques") et 2 gares spécifiques S.N.C.F. pour le T.G.V. et le T.A.C. d'Avignon.

Abri à voyageurs de la gare d'Orange en 1995... Il comprend dans son prolongement des locaux techniques et ne possède plus aucun point commun avec son prédécesseur construit par la Cie. L.L.M. .

L'architecture du LLM

Les bâtiments issus de la Compagnie. de Lyon à la Méditerranée sont localisés sur la ligne "impériale" entre Lapalud et Avignon. C'est l'architecte Vosgien Léon Charles Grillot qui signe les plans. De fait, les bâtiments de la ligne impériales présentent de grandes similitudes avec ceux de la Compagnie de Paris à Strasbourg!   

Durant cette "période architecturale" les gares sont pourvues de trois types de B.V. .

Le premier type, dit "5 portes grand modèle" (1 ere classe) est réservé par la Cie. aux gares de sous-préfectures ou villes d'une certaine importance. On ne le rencontre en Vaucluse qu'à Orange. Profondément modifié vers la fin des années cinquante, il est bien difficile de reconnaître le bâtiment d'origine, pourtant en partie englobé dans les nouvelles constructions. Il était également le modèle retenu pour la première gare avignonnaise. Ce type d'édifice est en forme de U, face rectiligne disposée du coté des voies. Comme pour le type précédent, une marquise se trouvait sur cette face jusque dans les années cinquante. Les portes et fenêtres sont ici toutes largement séparées et distribuées sur chacune des façades. Le ouvertures du rez de chaussée sont en plein cintre, alors que celles de l'étage conservent leur linteau en "anse de panier". Les façades sont garnies de corniches et bandeaux décoratifs tant horizontaux que verticaux. Les toitures sont à 4 pentes et bordées de corniches et treillis décoratifs avec consoles de bois. En complément à ce bâtiment "minima" le B.V. de la gare d'Orange comportait deux extensions latérales, symétriquement par rapport au corps central (extensions ne comportant pas d'étage). Il existe sur le quai opposé un abri, spacieux et confortable (remplacé depuis par un abri en béton).

Le second modèle dit "six portes" (2 eme classe). C'est un bâtiment réservé à des villes d'une certaine ampleur ou susceptible d'évoluer pour devenir des pôles de transport importants. On en comptabilise trois en Vaucluse: Bolléne la Croisière, Courthézon et Sorgues. La bâtisse est cette fois en forme de T (façade rectiligne disposée du coté voies). Les toitures sont à deux pentes. Un faux pignon vient rappeler, coté voies, l'architecture du coté cour.
Les ouvertures sont, comme sur le modèle précédent, plein cintre au rez de chaussée et avec linteaux en anse de panier à l'étage. Les deux ouvertures du milieu sont accolées avec pilier central. Les autres sont distribuées de manière symétrique. Les façades sont décorées de bandeaux horizontaux et verticaux. Alors que la bordure des toitures était quelquefois traitée à la génoise, elle sont ici décorées de treillis et consoles de bois. Une marquise courant sur toute la façade coté voies, abritait les voyageurs jusqu'à la mise en place de la caténaire. Face au B.V. ces gares sont pourvues d'un abri particulièrement cossu. De grandes dimensions il présente une architecture identique à celle du bâtiment principal. Façade avec fronton central, larges ouverture plein cintre (cinq sur la façade coté voies)... A Sorgues cet abri a été démoli quelques années seulement après son édification, pour permettre le passage de la future ligne de Carpentras. Bolléne et Courthézon le possèdent encore...

Une vue très intéressante de la gare d'Orange. On aperçoit bien la forme de U du bâtiment LLM et la décoration en bois sous les toitures. La cour des voyageurs est très animée en cette fin d'après midi, par l'arrivée des voyageurs qui se rendent au théâtre antique... Les femmes portent toilettes et les hommes canotiers...

Pour en terminer cette ancienne Cie. voici le modèle "5 portes" (3 eme classe). Il est assez communément réparti sur le département (Lapalud, Piolenc, Mornas, Bédarrides et Le Pontet). Il se compose d'un bâtiment rectangulaire de 18x8 m, dont la façade est scindée en 3 zones symétriques. Trois portes sont regroupées dans la partie centrale et les autres centrées dans les parties extérieures. Les ouvertures comportent un entourage en "anse de panier". Ces bâtiments sont pourvus d'un toit à deux pans. Les façades sont ornées de bandeaux décoratifs horizontaux (séparation des niveaux) et verticaux, entre chaque groupe d'ouvertures. Jusqu'à l'électrification de la ligne les 3 ouvertures centrales coté voies étaient abritées par une marquise en zinc. Faisant face au B.V., se trouve, en général un abri pour les voyageurs.
Dans ces gares somme toute modestes, ces abris sont de dimensions (10x5 m) réduites. Leur style rappelle toutefois celui du bâtiment principal leur faisant face. Comme lui ils comportent trois ouvertures groupées au centre, avec garniture en "anse de panier" et une toiture 2 pans. Il existe toutefois une exception à Bédarrides... qui comporte un abri
reconstruit ultérieurement et donc d'un style diffèrent.
De ces anciennes gares ne subsiste que peu de choses à l'heure actuelle. Les installations de Lapalud et Mondragon n'ont pas survécu, quant à Piolenc et Mornas, les BV ne servent plus aujourd'hui que de maison d'habitation. Il ne reste que la gare du Pontet qui résiste pour l'instant.

Abri à voyageurs de la gare de Bolléne en 1995 identique à celui de Courthézon ou encore à celui, très éphémère de Sorgues. Ces abris reprennent le style du BV.

Répartition des types.

  • 1ere classe: Tain l'hermitage, Montélimar, Orange, Avignon (BV originel).
  • 2 eme classe (rive gauche du Rhône): Le Péage de Roussillon, Châteauneuf sur Rhône, St. Vallier, Loriol, Donzère,Bollène, Courthézon, Sorgues.
  • 3eme classe: Sérézin, Serves, Livron, Lapalud, Mondragon, Bédarrides, Le Pontet.
  • 4 eme classe: St. Fons, Feyzin, Estressin, Reventin Vaugris, La coucourde, L'étoile sur Rhône,

Tous ces édifices sont construits avant 1854. Une plaque en fonte scellée sur leur façade rappelle d'ailleurs au promeneur averti et curieux leur origine. Le style architectural de ces édifices se retrouve sur l'ensemble de la ligne jusqu'à Lyon. En partant vers le sud, les toutes premières gares au delà de la Durance ne présentent déjà plus les mêmes caractéristiques car elles ont été construite bien avant celles Vauclusiennes sous la direction de la Cie. d' Avignon à Marseille.

La gare de Sorgues en 1995. Un édifice du modèle 6 portes du LLM pourvue d'une magnifique marquise P.L.M. disparue vers la fin des années 50.
Plaque d'origine de la gare de SORGUES .

L'architecture P.L.M.

En 1857, le P.L.M. remplace l'ensemble des anciennes compagnies fondatrices.... et apporte un nouveau style architectural. La première partie de la période "P.L.M." reste de ce point de vue assez influencée par le style des compagnies formatrices. Puis apparaît une période de style architectural propre avec standardisation des bâtiments et enfin, une période de diversification (qui ne touchera pas le Vaucluse mais qu'on trouve sur la ligne de la côte bleue, par exemple). C'est la période des bâtiments "standardisés" qui va le plus intéresser le département. La visite des vestiges ou des gares encore en activité permet de visualiser cette uniformisation des constructions. Ici encore, plusieurs types de B.V. ont été construits en fonction de l'importance de la commune et du trafic potentiel estimé.

En 1880, le ministère des travaux publics édite un recueil de plans à l'usage des architectes et concepteurs de lignes ferroviaires. Cet ouvrage comprend des plans type de bâtiments pour chacune des Cies, ainsi que des principaux ouvrages d'art. Ces plans devaient servir de base aux études, mais admettaient subir quelques variantes fonction des impératifs locaux.

Au P.L.M., le modèle le plus restreint est le bâtiment à deux portes dit de quatrième catégorie. De 9x8 mètres environ, il se rencontre principalement sur la ligne d'Orange au Buis les Baronnies. Solides bâtiments de pierres, parfois flanqués d'un halle à marchandises. Curieusement, la gare de Robion est, également, de ce type. Les ouvertures sont avec linteau arrondi. Les angles de façades sont rehaussés de chaînages en pierre de taille. La couverture est un simple toit à deux pentes. Sur la ligne Orange / le Buis, ces toitures sont pourvues de deux "chiens assis". Pas de marquise (mais éventuellement un abri pour les voyageurs dans ces gares).

Le petit BV de Robion.

Abri pour les voyageurs de la gare de Pernes., typique du P.L.M. ... en 1995. 

Constructions typiques de l'O.L.B., avec ou sans halle accolée. A noter la construction en pierre... même pour l'édicule d'aisances!

Beaucoup plus présents tout au long des lignes de chemin de fer vauclusiennes... Les B.V. de troisième catégorie. Couramment installés sur les lignes d'intérêt local de Cavaillon à Apt ou Pertuis, d'Orange à L'Isle ou d'Avignon à Salon, ainsi qu'à Vaison, ces édifices sont encore visibles de nos jours. Ils ne diffèrent du type précédent que par des mensurations plus généreuses (12x8 m) et par la présence d'une marquise en zinc au dessus du quai des voyageurs. Les trois ouvertures sont, suivant les cas, rectangulaires ou à linteaux arrondis Les toitures, toujours à deux pans, sont parfois ornées de corniches génoises. Ces gares sont aussi, parfois pourvues d'un abri pour les voyageurs qui fait face au bâtiment principal. Il est constitué de deux petits locaux indépendants, encadrant l'abri proprement dit (celui de Mirabeau, Montfavet ou du Thor sont d'un type différent). Les pièces fermées servent  de lampisterie et de locaux pour stockage de l'outillage. L'abri est pourvu d'un banc de bois courant sur les trois cotés.

Les gares d'Entraigues (unique en Vaucluse) et Monteux (PLM 5 portes).

Une exception notable est à relever à Entraigues. Si la gare est bien équipée d'un bâtiment à trois portes, elle bénéficie d'un édifice nettement plus cossu. C'est un B.V. avec toiture à quatre pentes. Ce type de bâtiment possède une esthétique similaire à celle des modèles de haut de gamme. Il en est en fait à l'origine. Corniches et bandeaux décoratifs, chaînages d'angle en pierre de taille, corbeaux, toiture à pans multiples, marquise en zinc... font de celui-ci. un modèle particulièrement réussi et ne possédant pas d'équivalent en Vaucluse.

Plan en élévation de la façade de la gare de SORGUES
Collection JC Capdeville.

Les établissements principaux sont équipés de locaux de seconde et première catégorie. Monteux, L'Isle (le B.V. de l'Isle est légèrement atypique car comportant une façade décalée), Pernes, Le Thor, Cadenet, sont pourvus de bâtisses de seconde catégorie. Carpentras, Cavaillon, Apt, Pertuis sont pourvus de plus grands bâtiments. Ce sont là de grandes bâtisses comprenant au minimum cinq ouvertures. Elles possèdent même deux extensions symétriques, pour les gares importantes. Les bâtiments de première classe comportent sept ouvertures sur le corps principal. Il est coiffé d'une toiture à quatre pentes et comporte un étage (les extensions ne comportent qu'un rez de chaussée, mais une toiture d'un style identique). Bandeaux et corniches décoratifs agrémentent les façades. Chaînages d'angle, corbeaux apportent une touche de raffinement à l'ensemble. Une longue marquise, courant tout au long de la façade, abrite les voyageurs. Certains B.V., comme celui d'Apt, Cavaillon ou Carpentras sont pourvus d'une horloge monumentale sur le fronton coté cour.

Les emprises ferroviaires sont normalement délimitées et clôturées, pour d'éviter la fraude et améliorer la sécurité. Pour la plupart les gares sont entourées d'une végétation abondante. Arbres, jardins d'agrément, jardins potagers ornent les abords et places adjacentes. Il est encore très agréable de flâner sur les places ombragées ou de jouer aux boules sous la frondaison des platanes centenaires de ces gares Vauclusiennes. Un peu abandonnés dans les périodes noires de l'histoire du chemin de fer, les aspect esthétiques réapparaîtront vers 1910 puis avec les années soixante. Les concours de présentation commerciale ou de fleurissement des gares, apporteront un renouveau dans la qualité d'accueil. Malheureusement aujourd'hui, à de rares exceptions prés les bacs à fleurs ne sont plus entretenus, pas plus que les murs ou abords de gares, bien que les engagements commerciaux de la S.N.C.F. de 1997 comportent un volet sur la propreté et l'accueil dans les gares...

La gare de Courthézon bien que "non gérée", garde encore une parcelle de verdure proprement entretenue en cet été 2010. On y trouve même encore l'ancien lavoir dans le fond du "jardin".

Ancien puits d'une maisonnette de PN à Séguret...

Le quartier de la gare

Bien souvent l'apparition du chemin de fer et l'installation d'une gare dans une ville ou un village y induit une importante opération d'urbanisme; création d'une voirie spécifique, "rue ou avenue de la gare", d'une grand place pour l'accueil des voyageurs, parfois installation d'hôtels ou autres commerces, principalement pour les villes plus importantes. Les grandes artères desservant ces gares sont équipées en priorité de l'éclairage au gaz puis électrique. Ici encore, pour les communes comme pour les Cie., la gare est une "vitrine" ouverte sur l'extérieur. On notera que les gares sont prévues pour être habitées par des agent et/ou le chef de gare et donc pourvues d'un puits pour l'alimentation en eau potable. On le trouve encore parfois, enfouis dans la végétation auprès des anciens bâtiments.

Les locaux "annexes"

Ce sont là les installations voyageurs minimales telles qu'elles avaient pu être mises place à l'origine. Mais pour apporter un confort supplémentaire aux voyageurs ou assurer un meilleur service, le P.L.M. fait installer, au fil du temps, divers édifices tels que marquises ou abris pour voyageurs dans les gares n'en étant pas pourvues ainsi que des "chalets (ou cabinets) d'aisances". A une époque où les voitures ne sont pas encore équipées de toilettes et où les voyages sont encore assez longs, il est important que les voyageurs puissent trouver dans chacune des gares, des installations sanitaires. Ici encore ces modestes mais ô combien importants locaux sont construits suivant des standards très précis. Ils sont parfois déplacés ou modifiés au gré des aménagements du plan des voies. Ces obscurs, mais indispensables, serviteurs du chemin de fer, se déclinent sous diverses variantes, du modèle le plus "spartiate" comprenant seulement une ou deux "cabine" (à la turque) pour les messieurs et (toujours orienté du côté du BV) une ou deux pour les dames (avec cuvette!), ainsi qu'un urinoir extérieur, jusqu'aux modèles les plus "cossus" et les mieux réussis. Bien évidemment ces installations sont placées un peu à l'écart du BV, masquées par un rideau de végétation, pour éviter les odeurs désagréables.

Parmi ceux-ci trois types principaux sont répertoriés et se partagent les gares du Vaucluse. Le premier est construit en briques ou pierres, avec croisillons en bois en partie supérieure des murs et nombreuses consoles supportant les bords d'une toiture à quatre ou deux pans (Monteux, Carpentras, Entraigues, Sorgues...). Le second est en maçonnerie simple avec décoration de génoises, ouvertures soulignées de briques rouges et toitures deux pans (ST Saturnin, Apt, Montfavet etc.). Enfin le plus simple avec juste 2 ou 4 places, que l'on retrouve à Aubignan, Sarrians, etc.). La gare d'Avignon possède également un local destiné à la douche. Il existe encore actuellement. Les prestations sont payantes, sur la base de 2 Fr; pour l'urinoir, 3 Fr. pour les W.C. et 20 Fr. pour la douche (tarif 1999)...

Il est à noter que l'ensemble des ces installations sont à l'origine éclairées par des lampes à huile. Ce n'est qu'entre 1867 et 1878 que des appareils à pétrole viennent prendre le relais des vieilles lampes fumantes. Elles ne seront détrônées par l'électricité que vers 1930! Les gares les plus importantes, ou celles pouvant bénéficier de la proximité d'une usine de fabrication de gaz riche, seront éclairées par des becs de gaz vers la fin du siècle.

Rappelons également que les voyageurs des premières compagnies ne sont pas autorisés à attendre l'arrivée du train sur les quais. Ils doivent impérativement, afin d'éviter la fraude et pour plus de sécurité, attendre le départ dans l'une (ou la) des salles d'attente. Ce n'est que par ordonnances ministérielles de juin 1863, décembre 1866 et janvier 1885 que les voyageurs sont autorisés à accéder aux quais. Il reste que les personnes accompagnant les voyageurs devront se munir d'un ticket spécial, le ticket de quai, jusqu'en 1978! A l'attention des voyageurs, les B.V. possèdent donc une ou plusieurs salles d'attente. Quand cela est possible l'une d'elle est réservée aux passagers de première classe, l'autre à ceux de seconde et troisième classe. Dans les petites gares ces pièces sont chauffées la plupart du temps par un poêle à anthracite et pourvues de bancs courant le long des murs ou de sièges (il est à noter que malgré leur confort plutôt spartiate, les gares sont, pour l'époque, bien mieux éclairées et chauffées que la plupart des habitations... Elle représentent donc un progrès certain pour les voyageurs). Les murs sont le support de très nombreuses affiches publicitaires, même dans les établissements les plus modestes.... On ne compte pas moins d'une douzaine vantant les voyages avec le P.L.M. ou d'autres compagnies vers le Mont Revard, le littoral méditerranéen, Chamonix, Genève, Grenoble, Uriage les bains, mais aussi Alger "ville blanche" ou les gorges du Tarn, en 1933 en gare... d'Aubignan Loriol. Un établissement pour le moins peu concerné par le tourisme. D'autres publicités sont également apposées dans les salles d'attente ou les abris, pour le compte par exemple du Crédit Lyonnais ou du chocolat d'Aiguebelle... Bien entendu, avant d'en arriver à ce stade, les voyageurs auront pris soin d'acheter leur billet au guichet et de faire éventuellement enregistrer leurs bagages. Les dits billets en fait ne sont vendus que quelques minutes avant l'embarquement. Quant aux bagages, les voyageurs ont la possibilité à Avignon, de les faire enlever et livrer à domicile. Notons, enfin, que les voyageurs ne sont autorisés à fumer qu'à partir de juillet 1851, en prenant les précautions d'usage et dans les endroit ouverts... Jusque dans les années 2000.

la salle des pas perdus de la gare d'Avignon en 2009.

Pour les compléter certaines gares possèdent des locaux, non plus directement dédiés aux voyageurs mais nécessaires au service. Une lampisterie ou des locaux pour l'outillage de la brigade de voie sont souvent intégrés dans les abris pour voyageurs ou dans le B.V lui même ou dans des abris spécifiques. Il en est ainsi, entre autres à Sorgues ou Entraigues, qui possèdent une lampisterie. Petit local en briques rouges, construit à l'origine pour abriter la chaudière destinée à chauffer l'eau des bouillottes que les voyageurs de la fin du siècle dernier installaient sous leurs pieds durant les voyages hivernaux... Les gares sont également pourvues d'une ou plusieurs bornes fontaines sur le(s) quai(s), distribuant de l'eau, "normalement", potable. A noter quelques particularités en Vaucluse... Les gares de Sorgues et Carpentras possèdaient une marquise P.L.M. sur le quai central. Les gares d'Avignon et Orange possèdent des passages souterrains (1 à Orange, 2 à Avignon centre, 1 à Avignon TGV). Courthézon, Bédarrides et Bollène ont également un passage sous voies mais légèrement en dehors de la gare elle même quant à Sorgues il y a une passerelle pour l'accès aux quais. Dans les autres gares les voyageurs traversent ou traversaient les voies...

Notons également la présence, ô combien importante, dans certaines gares d'un BUFFET ou d'une buvette. Construits à proximité immédiate du B.V. , dans un style architectural identique, laissés en gérance à des personnels étrangers à la compagnie, ces établissements permettent aux voyageurs de se restaurer et de se désaltérer au cours de leur longs voyages. On remarque aussi les omnibus pour la desserte des hôtels ou des villages alentour, dans la cour des voyageurs.

Logées dans les locaux du service des voyageurs, des bibliothèques, elles aussi laissées en gérance à des personnes extérieures au chemin de fer, assurent la vente de livres et journaux.

Peu à peu les gares les plus importantes sont pourvues de bascules pése-personnes automatiques, d'automates distributeurs de bonbons chocolats et friandises, voire d'un bazar tabac. Notons qu'en 1853 la Compagnies donne son autorisation pour vente en lieux publics et gares de 2 ouvrages "écrits dans un but moral et religieux...":


PRECIS DE L'HISTOIRE D'AVIGNON
PELERINAGE AU MONT VENTOUX

Accord également pour la diffusion du journal "MESSAGERIES DU MIDI" (de Montpellier). M Louis Chazelle est autorisé à diffuser "Le SALUT PUBLIC" en Avignon en 1855. "LE NOUVELLISTE", journal vendu par M Clappier, est autorisé en gare d'Avignon en 1874.

LES EDICULES D'AISANCE

L'ex WC de la gare de Carpentras et l'édicule d'Apt.

Le cabinet d'aisance d'Aubignan-Loriol pour le moins spartiate. Et le dernier modèle de Sorgues en 1995,
peu avant sa démolition.

Ils ne sont pas directement construits dans les emprises ferroviaires, mais font, malgré tout partie du paysage ferroviaire local... Le "quartier de la gare"... Il s'agit, bien sûr des hôtels, restaurants, bistrots et autres commerces ouverts à proximité des gares. Parfois, la gare, voire l'ensemble de la ligne a disparu, mais les enseignes commerciales rappellent encore sa présence...

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Les documents illustrant cet article sont issus de la collection de l'auteur (photos JL Bézet, Capdeville)...

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13/09/2010
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